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Des clandestins russes cachés en Bretagne pour échapper à l’expulsion

Une famille russe d’origine tchétchène, avec trois enfants, est cachée depuis samedi dans le Finistère par un réseau de bénévoles, pour échapper à la rétention administrative et à l’expulsion.

Au début du week-end, les membres de Casss-papiers (collectif action, soutien et de solidarité avec les sans-papiers) une association brestoise créée en 2001 qui s’oppose à l’expulsion d’immigrés, ont appris par leur réseau que la famille Bagueiv et ses trois enfants devaient être interpellés.

Depuis, l’association et les parents d’élèves du groupe scolaire des enfants tiennent tête à la décision administrative qui devait placer lundi la famille russe et les enfants dans au centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot en Seine-et-Marne.

« Nous sommes en infraction, mais c’est dans un but humanitaire. On ne peut pas laisser faire ça », affirme la présidente de l’association des parents d’élèves de l’école Anne Bussière, décidée à venir en aide aux ressortissants russes.

« S’ils sont repris, ils seront envoyés en Pologne (pays par lequel la famille est arrivée en France en janvier 2012). De là, ils seront expulsés vers la Tchétchénie », s’inquiète le porte-parole de Casss-papiers Olivier Cuzon. Avant d’évoquer les risques encourus par le père de famille pour son engagement politique dans son pays d’origine.

Depuis le week-end dernier, des bénévoles de Casss-Papiers et des parents d’élèves mobilisés pour cette cause, hébergent discrètement, le père d’un côté, la mère de famille Diana et ses trois enfants d’un autre, dans des lieux tenus secrets.

Marie, une mère de quatre enfants, a reçu Diana dans son petit appartement à deux pas du centre de Brest, en attendant qu’une stratégie se mette en place. Le père qui a trouvé refuge ailleurs n’a pas donné signe de vie depuis samedi. Discrétion oblige.

Dimanche, un volontaire a mis un confortable appartement à Brest à disposition de la mère et de ses trois enfants. Bien mieux que l’EtapHôtel de Plougastel à quelques kilomètres de Brest, où la famille était logée par les services de l’Etat.

Mardi, Marie a lavé le linge sale et l’a repassé. Un autre volontaire du réseau est venu récupérer les vêtements. Diana et ses trois enfants doivent être relogés avant la fin de la semaine dans un autre lieu, en toute discrétion.

« Pour moi, c’est normal, on n’a pas le droit de traiter les gens comme ça. Ca me rappelle les heures noires de notre histoire », s’indigne Marie, qui vient d’une famille de résistants.

Dimanche soir, une centaine de personnes ont manifesté pour soutenir la famille devant l’école des enfants.

Des clandestins russes cachés en Bretagne pour échapper à l’expulsion

par | 19 Juin 2012 | 0 commentaires

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