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Deux célèbres cinéastes russes Sokourov et Zviaguintsev au Festival de Cannes 2007

Deux films russes sont en compétition au 60e festival international de Cannes: ‘Alexandra’ d’Alexandre Sokourov et ‘The Banishment’ (L’Exil) d’Andreï Zviaguintsev. Le Festival de Cannes propose, pour son 60e anniversaire, un moment de réflexion autour des enjeux cinématographiques de la prochaine décennie.

Alexandra
Russe – 2006 – 1H32 – Genre : Drame

Un film d’Alexandre Sokourov
Chronique d’une paix rêvée

Le chemin de la compréhension et de la conciliation pour une une grand-mère russe en visite à son petit-fils, officier, à la caserne. Ses échanges avec les soldats d’un côté, avec les femmes tchétchénes qu’elles rencontre au marché de l’autre. Pas un seul coup de feu est tiré, les gens se comprennent…
Le rôle principal de la grand-mère est joué par Galina Vichnevskaïa, célèbre cantatrice, épouse (veuve depuis peu) du grand musicien Mstislav Rostropovitch.

Le célèbre réalisateur russe Alexandre Sokourov est né le 14 Juin 1951 à Podorvikha (Ex-URSS).

Dès l’âge de 19 ans, le futur réalisateur travaille comme assistant de production pour une chaîne de télévision russe, puis comme producteur. En 1974, le jeune homme quitte sa ville natale de Podorvikha pour Moscou où il intègre la prestigieuse école de cinéma russe, la VGIK. Bien qu’il en sorte diplômé en 1979, ses oeuvres (principalement des documentaires et des courts métrages) sont décriés par les dirigeants de l’école, les considérant comme anti-soviétiques. Son premier long métrage, La Voix solitaire de l’homme, ne sort sur les écrans russes qu’en 1987 (alors qu’il date de 1978). Ce premier long lui offre toutefois l’occasion d’être pris sous la protection d’un autre grand cinéaste russe de l’époque, Andrei Tarkovsky, très admiratif du travail de Sokourov.

Grâce au soutien de Tarkovsky, Alexandre Sokourov intègre le studio Lenfilm, le deuxième plus grand studio de Russie. Ses films restent néanmoins souvent censurés dans son pays natal, Alexandre Sokourov avouant faire les films dont il a envie, que le public et la critique le suivent ou pas. Les films de Alexandre Sokourov traitent de la nature humaine et de son esprit. La trilogie Le Deuxieme Cercle (1990), La Pierre (1992) et Pages cachees (1993) l’illustre bien. Mais c’est le déchirant Mere et fils en 1997, lauréat de plusieurs prix, qui le place définitivement sur le devant de la scène internationale.

Alexandre Sokourov a créé son propre style cinématographique. Esthète, perfectionniste et expérimentateur, Alexandre Sokourov travaille la matière même de l’image, la distord (l’anamorphose dans Mere et fils), joue avec la lumière (la dominante verte de Moloch et Taureau). Devenu un réalisateur mondialement connu mais qui continue à faire les films dont il a envie et sans aucune contrainte, on retrouve souvent Alexandre Sokourov dans les festivals internationaux : Locarno, Moscou, Cannes… Il y a d’ailleurs présenté Moloch en 1999 et Taureau en 2001. Le film L’Arche russe, qui dépeint l’histoire d’un musée et donc de l’histoire russe (très caractéristique chez Alexandre Sokourov) fait partie de la Sélection officielle du Festival de Cannes en 2002. Rebelote l’année suivante avec Père, fils, également en compétition sur la Croisette.

En 2005, soit deux ans après, Alexandre Sokourov tourne Le Soleil, oeuvre consacrée à l’empereur Hirohito. Le film connaît d’importantes difficultés de production et de distribution, liées en partie à son caractère insolite (financé par la Russie, la France et l’Angleterre, le film est tourné en anglais et en japonais).


Le Bannissement
Un film d’Andreï Zviaguintsev
Des-raisons de Nature
Russe – 2006 – 2H30 – Genre : Drame

Un homme, sa femme et leurs deux enfants, quittent une cité industrielle pour la campagne d’où est originaire le mari et s’installent dans la vieille maison du père de celui-ci. En contraste avec le lieu d’avant, le nouveau lieu est donc la Nature. Une nature envoûtante… une terre triste mais fière en même temps. Une terre qui ne laisse rien paraître mais qui exige un immense sacrifice. Et personne ne retiendra la main du père levée sur son fils. Aucune voix ne sera entendue, le fils ne sera pas remplacé par l’agneau. Car celui qui brandit le couteau n’entend pas, ses yeux ne voient pas, son cœur est sec. Mais sa foi en la « loi » de la fierté humaine est aussi violente qu’insatiable. Aussi violente que son remords.

Le célèbre réalisateur russe Andrei Zviaguintsev est né le 1 Janvier 1964 à Novossibirsk, Sibérie (Russie).
Lycéen, Andrei Zviaguintsev a une vocation: il veut devenir acteur de théâtre. Il joue dans plusieurs spectacles, mais quitte sa Sibérie natale à 22 ans pour s’installer à Moscou. Là, il intègre une prestigieuse école de comédie, et monte des pièces expérimentales.

Au début des annès 90, Zviaguintsev découvre L’ Avventura, son premier grand choc cinématographique, puis les films de Orson Welles, Luchino Visconti ou Eric Rohmer. Il se passionne alors pour le Septième art, tout en poursuivant son activité de comédien sur les planches.

Ses premières réalisations sont des spots publicitaires, et, en 2000, trois épisodes d’une série télévisée. C’est le producteur de cette série qui lui demande alors de faire un long-métrage. Le Retour, qui conte les retrouvailles d’un père et de ses deux fils, obtient en 2003 le Lion d’Or à la Mostra de Venise.

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LES 22 FILMS DE LA COMPETITION DONT 2 RUSSES, 1 HONGROIS, 1 ROUMAIN ET 1 SERBE :
– My Blueberry Nights de Wong Kar-wai (Chine) [ouverture]
– L’Age des ténèbres de Denys Arcand (Canada) [clôture]
– Une vieille maîtresse de Catherine Breillat (France)
– Les Chansons d’amour de Christophe Honoré (France)
– Le Scaphandre et le papillon de Julian Schnabel (France)
– Persepolis de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud (France)
– De l’autre côté de Fatih Akin (Allemagne)
– Import Export de Ulrich Seidl (Autriche)
– The Man from London de Bela Tarr (Hongrie)
– Promise Me This de Emir Kusturica (Serbie)
– Tehilim de Raphaël Nadjari (Israël)
– 4 mois, 3 semaines et 2 jours de Cristian Mungiu (Roumanie)
– Alexandra de Alexander Sokourov (Russie)
– The Banishment de Andrey Zvyagintsev (Russie)
– Secret Sunshine de Lee Chang-dong (Corée du Sud)
– Breath de Kim Ki-duk (Corée du Sud)
– La Forêt de Mogari de Naomi Kawase (Japon)
– Le Boulevard de la mort de Quentin Tarantino (Etats-Unis)
– Paranoid Park de Gus Van Sant (Etats-Unis)
– No Country for Old Men de Joel et Ethan Coen (Etats-Unis)
– Zodiac de David Fincher (Etats-Unis)
– We Own the Night de James Gray (Etats-Unis)
– Lumière silencieuse de Carlos Reygadas (Mexique)

Deux célèbres cinéastes russes Sokourov et Zviaguintsev au Festival de Cannes 2007

par | 9 Mai 2007 | 0 commentaires

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