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Les films de Boris Barnet, grand réalisateur russe soviétique

Boris Barnet est né à Moscou le 18 juin 1902. Son grand-père était un soldat anglais établi en Russie pendant les guerres napoléoniennes. Son premier film parlant, OKRAINA, figure aux côtés de LA MAISON DE LA RUE TROUBNAIA, parmi les classiques d’un cinéma soviétique !

Boris Barnet, avec un seul « t » final comme il l’a précisé à l’historien Georges Sadoul au cours d’un entretien (cf. Cahiers du Cinéma, n°169, juin 1965), est né à Moscou le 18 juin 1902. Son grand-père était un soldat anglais établi en Russie pendant les guerres napoléoniennes. Il fit ses études à Moscou :

« Je m’inscrivis ensuite à l’école des Beaux-Arts que je quittai en 1919 pour m’engager, à 17 ans, dans l’Armée Rouge. À l’armée, je me passionnais pour la culture physique et le sport. Démobilisé en 1921, je devins boxeur et participai à plusieurs matches importants ».

Barnet omet de dire qu’il fut même champion, et que c’est à ce titre que Lev Koulechov, alors directeur de ce qui allait devenir, en 1922, le V.G.I.K. (École technique supérieure du cinéma), l’engagea pour donner des leçons de boxe à ses élèves comédiens.

Le cinéma séduisit finalement le jeune Boris plus que le noble art puisqu’il se lança dans la carrière cinématographique dès 1924, en interprétant le rôle du cow-boy dans le film de Koulechov, Les extraordinaires aventures de M. West au pays des bolchevicks. En 1926, Barnet franchit une nouvelle étape en collaborant au scénario d’un « sérial » en trois épisodes, Miss Mend, dirigé par Fedor Ozep dont il fut aussi l’assistant à la mise en scène. En 1927, Barnet passe définitivement derrière la caméra, signant deux films, l’un qu’il reconnaît lui-même médiocre, MOSCOU EN OCTOBRE, réalisé pour commémorer le dixième anniversaire de la révolution et LA JEUNE FILLE AU CARTON A CHAPEAU qui demeure un sommet de son oeuvre. Son premier film parlant, OKRAINA, figure aux côtés de LA MAISON DE LA RUE TROUBNAIA, parmi les classiques d’un cinéma soviétique au sein duquel B. Barnet, réalisateur mais aussi souvent interprète, fit toujours figure de marginal.

Ce statut particulier, Barnet le doit sans doute aux sujets qu’il a abordés : « A quelques exceptions près, tous mes films ont, bien ou mal, exprimé la vie contemporaine et ses problèmes… À ce propos, je vous dirai un de mes apologues favoris. Un grand peintre japonais, Hokusai, divisa ainsi sa vie et son travail : entre 20 et 40 ans il fit des natures mortes, puis des paysages. Entre 40 et 60, il peignit des oiseaux, entre 60 et 80, des canards, des poulets, diverses sortes d’animaux domestiques. Et ce fut seulement au seuil de sa centième année qu’il se hasarda à créer des hommes. Mon ambition a été aussi de montrer les hommes dans la vie contemporaine. Je n’ai ni pu, ni voulu, attendre aussi longtemps pour m’y risquer. Mais je me demande si je vivrai encore assez longtemps pour peindre vraiment l’homme. » Marginal, Barnet le fut aussi par sa conception du cinéma : « Je ne suis pas, je n’ai jamais été un homme de théories. J’aime avant tout la comédie, je me plais à introduire des scènes drôles dans un drame et des épisodes dramatiques dans un film comique. »

Boris Barnet est mort à Moscou le 8 janvier 1965.

Filmographie :

– 1927 La jeune fille au carton à chapeau

(Devushka s korobkoy). Avec : Anna Sten (Natasza), Ivan Koval-Samborsky (Ilya Snegiryov), Serafima Birman (Pani Irene), Yeva Milyutina (Marfusza), P. Paul (Maz Irene), Vladimir Fogel (Fogelew). 1h38.

Dans leur petite maison, non loin de Moscou, Natasza et son grand-père mènent une existence paisible et heureuse. La bonne humeur et la joie de vivre de Natasza sont pour beaucoup dans cette tranquillité, mais le grand-père redoute cet instant où un beau jeune homme lui enlèvera sa charmante petite-fille.

– 1927 Moscou en octobre

– 1928 La maison de la rue Toubnaia

– 1929 Question de vie

– 1929 Le piano

– 1931 Le dégel

– 1933 Le faubourg (Okraina). Avec : Aleksandr Chistyakov (Pyotr Ivanonich Kadkin), Sergei Komarov (Alexander Petrovich Greshin), Yelena Kuzmina (Marika Greshina), Nikolai Bogolyubov (Nikolai Kadkin), Nikolai Kryuchkov (Senka Kadkin). 1h38.

– 1914. Un petit bourg provincial, près de la frontière, à des lieues de la Russie impériale. La seule activité du village, à l’instant où la guerre vient d’éclater, repose sur l’atelier de Grechine, le fabricant de bottes. Fournisseur de l’armée, son patriotisme est à la mesure de ses affaires.

– 1936 Au bord de la mer bleue (U samogo sinyego mory). Avec : Nikolai Kryuchkov (Aliosha), Yelena Kuzmina (Misha), Lev Sverdlin (Yussuf). 1h11.

Un navire a coulé dans la mer Caspienne. Pendant deux jours et deux nuits, Aliosha et Yussuf, seuls rescapés, ont dérivé avant d’être sauvés par des pêcheurs au large d’une île de l’Azerbaïdjan. Aliosha a un ordre de mission comme mécanicien. Il sera le seul mécanicien au kolkhoze « Feux du communisme » installé sur l’île.

  • 1939 La nuit de septembre
  • 1940 Le vieux jockey
  • 1941 le courage
  • 1942 Un personnage exceptionnel
  • 1943 Les Novgorodiens (Un brave garçon)
  • 1945 Une fois la nuit
  • 1947 Personne ne le saura (ou L’exploit d’un agent secret)
  • 1948 Les pages de la vie
  • 1951 Un été prodigieux
  • 1952 Concert des orchestres ukrainiens
  • 1955 Liana
  • 1957 Le poète, le lutteur et le clown
  • 1959 Annouchka
  • 1962 Alenka
  • 1963 Signal d’alarme

Les films de Boris Barnet, grand réalisateur russe soviétique

par | 17 Juin 2007 | 0 commentaires

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