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L’Ermitage au XIXe siècle

NAISSANCE DE L’ERMITAGE | XVIIIe | XIXe | XXe
par le peintre russe Guennady.

Guennady

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Le XIXè siècle a commencé par quelques acquisitions célèbres, notamment en 1808, F. Labensky, directeur de la galerie de 1797 à 1849, réalisa à Paris quelques brillantes acquisitions, parmi lesquelles figuraient le Jeune homme jouant du luth de Caravage provenant de la célèbre collection du marquis Giustiniani, ainsi que des toiles de maîtres hollandais et français (Pieter de Hooch, Philippe de Champaigne et autres).

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Quelles ont été les relations avec le Louvre à cette époque ? Y avait t- il une sorte de compétition entre l’Ermitage et le Louvre ?

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Pas du tout. Par exemple, l’exposition italienne de l’Ermitage fut considérablement enrichie grâce aux achats faits à Paris en 1810-1811 par l’intermédiaire de Vivant Denon, directeur du Louvre !

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Tout de même, on imagine sa réaction quand il a vu partir en Russie la collection de Malmaison ?

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C’est vrai. L’événement le plus marquant dans l’histoire du musée au cours du premier quart du XIXè siècle, fut l’achat de la collection du château de Malmaison ayant appartenu à l’impératrice Joséphine. La collection de Malmaison était constituée de trophées napoléoniens et sa plus grande partie provenait de la galerie de Kassel. Cette collection apporta 118 toiles de maîtres hollandais, flamands et français : Rembrandt, Rubens, une série de quatre tableaux du Lorrain, des toiles de Gérard Terborch, Gabriel Metsu, David Teniers ; de même que quelques sculptures françaises de l’époque napoléonienne (Antoine Chaudet, François Bosio) et des travaux dus à l’un des plus brillants représentants de l’école néo-classique de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle, Antonio Canova.

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Les achats se sont interrompus en France pendant la Guerre de 1812 avec Napoléon ?

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Disons qu’ils ont ralenti… en France mais ont continué à l’étranger : en 1814, à Amsterdam, fut acquise la collection du banquier anglais Coesveit, ensemble dont la qualité était déterminée par une grande quantité de toiles espagnoles des XVIe et XVIIe siècles, époque que jusque-là seuls quelques tableaux de Murillo représentaient à l’Ermitage. Le musée reçut ainsi des toiles de presque tous les grands maîtres espagnols : Francisco de Zurbaran, Francisco Ribalta, Juan Pantoja de la Cruz, Antonio Pereda et Diego Vélasquez.

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Et après la Guerre ?…

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En 1829, l’achat des tableaux de la duchesse de Saint-Leu (qui possédait une partie de la galerie de Malmaison) apporta à l’Ermitage une œuvre de José de Ribera.

En 1831, à Paris, fut faite l’acquisition, à une vente aux enchères, de la collection de Manuel Godoy, ministre de Charles IV ; ainsi l’Ermitage se compléta par des toiles de Ribalta, de Murillo et du premier tableau signé de Ribera, Saint Jérôme.

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Pourriez -vous nous raconter l’histoire de l’acquisition du célèbre Madone Litta de Léonard de Vinci ?

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Dans la seconde moitié du XIXe siècle, l’agrandissement des collection continua, mais à un rythme moins intense. C’est pourtant à cette époque que l’Ermitage acheta deux chefs d’œuvre : en 1866, la Madone à l’Enfant de Léonard de Vinci, cédée par le duc Litta et, en 1870, à Pérouse chez le comte Conestabile, la Madone à l’Enfant, œuvre précieuse du jeune Raphaël qu’Alexandre II offrit à son épouse et qui se trouva dans les appartements de cette dernière jusqu’en 1880 avant d’être exposée au musée.

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L’Ermitage ne possède pas que des tableaux, mais aussi de nombreuses collections de porcelaine et faïences françaises ?

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Absolument ! La chronique du département d’Art d’Europe occidentale fut marquée en 1885 par un événement de première importance : la mise sur pied de la section du Moyen Age et de la Renaissance qui réunit alors de nombreux monuments d’art conservés en divers endroits. Mais la base de cette nouvelle section fut constituée en 1884 par l’achat de la collection d’art appliqué et de sculptures des XIIe -XVIe siècles réunie à Paris dans les années 60 et 70 du siècle dernier par le négociant russe A. Basilewsky. Guidé non seulement par un goût infaillible et de solides connaissances en art, mais aussi conseillé par les meilleurs spécialistes, ce collectionneur passionné qui ne reculait devant aucune dépense, réussit à accumuler de véritables chefs-d’œuvre. L’ivoirerie et l’orfèvrerie y étaient largement représentées (citons le reliquaire de saint Etienne et la croix de Fribourg), ainsi que des émaux peints et champlevés de Limoges, de la majolique mozarabe et italienne, de la verrerie vénitienne, des faïences françaises, en un mot, des témoins de tous les beaux métiers qui s’épanouirent au Moyen Age et à l’époque de la Renaissance.

L’ensemble de sculptures italiennes, allemandes et néerlandaises des XVe et XVIe siècles n’était pas moins riche avec, entre autres le Pleurant de Jean de Cambrai. Lorsque à tout cela vinrent s’ajouter les pièces du Musée Golitsyne, l’Ermitage devint possesseur de l’une des meilleures collections d’art appliqué illustrant une période allant du XIIe au XVIe siècle.

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par | 13 Mar 2001 | 0 commentaires

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