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L’ancien président soviétique Mikhaïl Gorbatchev sort de son silence

L’ancien président soviétique, Mikhaïl Gorbatchev a réclamé mercredi l’annulation des législatives remportées par le parti de Vladimir Poutine et a demandé la tenue d’un nouveau scrutin, face à la contestation grandissante en Russie, selon l’agence Interfax.

« Je considère que les autorités ne peuvent prendre qu’une seule décision: annuler les résultats des élections et en organiser de nouvelles« , a-t-il déclaré.

Plusieurs mouvements de l’opposition russe ont annoncé mercredi qu’ils allaient poursuivre les manifestations contre la victoire du parti de Vladimir Poutine aux législatives, malgré les interpellations musclées la veille de centaines d’opposants.

Un groupe baptisé « Manifestation pour des élections honnêtes » appelait mercredi sur plusieurs réseaux sociaux à un nouveau rassemblement samedi après-midi en plein centre de Moscou. Vers 08H30 GMT, plus de 8.000 personnes avaient répondu à l’appel sur Facebook.

Un autre groupe, dénommé « Contre le parti des escrocs et des voleurs« , formule désormais populaire dans le pays pour désigner le parti au pouvoir Russie Unie, appelait de son côté à se rassembler tous les jours à 19H00 (15H00 GMT).

« Puisque le pouvoir a volé les élections au peuple, nous ne pouvons défendre nos droits que dans la rue!« , proclame le groupe sur internet.

Les élections législatives remportées dimanche par Russie unie, dont le score a toutefois chuté de 15 points, à moins de 50%, par rapport au scrutin précédent en 2007, ont été marquées par de nombreuses irrégularités selon l’opposition et les observateurs étrangers.

Les accusations de fraude massive ont poussé de nombreux Russes, mobilisés essentiellement grâce à Internet, à descendre dans la rue dans les deux principales villes du pays, Moscou et Saint-Pétersbourg. Le mouvement, d’une ampleur sans précédent depuis des années, a amené la presse russe à évoquer « l’éveil d’une nouvelle génération, jusqu’à alors apolitique« .

Mardi soir, au deuxième jour consécutif de protestations, près de 800 personnes ont été arrêtées sans ménagement par la police anti-émeute dans les deux villes.

« Les policiers ont interpellé 569 personnes qui essayaient de participer à un rassemblement non autorisé sur la place Trioumfalnaïa« , au centre de Moscou, a indiqué mercredi une source policière à l’agence Itar-Tass.
Dans l’ancienne ville impériale, ce sont quelque 200 manifestants qui ont été arrêtés, selon la police.

Plusieurs responsables de mouvements de l’opposition ont été interpellés dans la capitale, dont l’ancien vice-Premier ministre et dirigeant du parti non enregistré Parnas, Boris Nemtsov, et le chef du parti Iabloko, Sergueï Mitrokhine, avant d’être relâchés.

Le quotidien Kommersant a indiqué qu’un de ses journalistes avait été jeté brutalement dans un car de police et frappé par deux hommes en casque et munis de matraques, puis libéré.

Lundi, des milliers d’opposants (2.000 selon la police, 10.000 personnes selon les organisateurs), s’étaient déjà rassemblés dans la capitale russe et 300 personnes avaient été interpellées, dont le blogueur dénonçant la corruption Alexeï Navalny et un dirigeant du mouvement d’opposition libérale Solidarnost, Ilia Iachine.

Tous les deux ont été condamnés mardi à 15 jours de prison pour refus d’obtempérer aux injonctions des forces de l’ordre.

M. Navalny a fait appel du jugement et sa plainte doit être examinée à 14H30 (10H30 GMT), a indiqué une porte-parole du tribunal Tverskoï, Ekaterina Ilina, citée par l’agence Ria Novosti.



D’autres jugements doivent être prononcés dans la journée.
Six personnes ayant été interpellées lundi ont déjà été condamnées dans la matinée par un tribunal de Moscou à des peines de 10 à 15 jours de prison, a indiqué la radio Echo de Moscou.

A Saint-Pétersbourg, la plupart des manifestants de lundi ont en revanche été relâchés, a indiqué un porte-parole de la police locale à Ria Novosti.

Un régime de sécurité renforcé est en vigueur dans Moscou, avec des renforts de police, jusqu’à la publication des résultats définitifs, ont annoncé les autorités.

Mardi, Catherine Ashton, chef de la diplomatie de l’UE, a estimé que certains aspects des élections suscitaient de « graves préoccupations ».
La secrétaire d’Etat des Etats-Unis, Hillary Clinton, a de son côté déclaré que les élections n’avaient été « ni libres, ni équitables », des critiques jugées « inacceptables » par la diplomatie russe.

La France a jugé « préoccupante » l’interpellation de centaines de manifestants en Russie et souligné son attachement au respect du droit à manifester pacifiquement.

L’ancien président soviétique Mikhaïl Gorbatchev sort de son silence

par | 7 Déc 2011 | 0 commentaires

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