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L’exposition de Modigliani au Musée Pouchkine à Moscou

En 1911, l’artiste italien Amedeo Modigliani (1884-1920) célèbre dans des dessins de nus langoureux Anna Akhmatova (1889-1966) qui allait devenir une des grandes poètesses du 20e siècle. Le Musée Pouchkine a choisi Modigliani parce qu’aucun musée russe n’en possédait alors que d’autres artistes de la même période sont bien représentés dans les collections russes.

C’est l’histoire d’une rencontre entre deux géants du 20è siècle, doublée de l’art de faire du business dans la Russie de Vladimir Poutine.
En juin, le groupe immobilier suédois Ruric a offert un de ces dessins à l’Etat russe, dernière en date d’une série de donations de compagnies étrangères même si le climat tend à se durcir à leur encontre en Russie.

« Ceux qui font cela pensent que c’est important pour se forger une image positive. C’est un signe de confiance envers la Russie, les partenaires russes, la culture russe », estime le chef de l’Agence fédérale pour la Culture, Mikhaïl Chvydkoï.

La compagnie Ruric est membre du Patrimine culturel de la Fédération de Russie, une fondation créée cette année en Suisse pour encourager de gros investisseurs étrangers à faire donation d’oeuvres d’art à la Russie.

« Ce sont plutôt de bonnes opérations de relations publiques », estime Albert Isequilla, Pdg d’Arts Finans Trust, un des principaux sponsors de la récente exposition Modigliani au Musée Pouchkine à Moscou.

Les compagnies étrangères ne sont pas les seules à mettre la main au porte-monnaie. Des entreprises russes ont aussi aidé les musées russes, beaucoup moins bien lotis depuis la chute de l’URSS, à enrichir leurs collections.

Après le dessin d’Akhmatova, acheté à Londres pour environ 500.000 dollars (370.000 euros), la Fondation pour le Patrimoine culturel songe à acquérir d’autres dessins, voire même une peinture de Modigliani, ajoute Albert Isequilla qui en est le président.

Albert Isequilla explique avoir choisi de commencer par un Modigliani parce qu’aucun musée russe n’en possédait alors que d’autres artistes de la même période sont bien représentés dans les collections russes.
Le dessin a aussi son importance parce qu’il marque un tournant dans l’art de Modigliani, qui s’éloigne alors d’un certain expressionnisme pour évoluer vers un style influencé par l’art égyptien, note le marchand d’art.
Dans ses mémoires, Akhmatova se souvient que Modigliani l’emmenait voir les collections égyptiennes au musée du Louvre à Paris et l’encourageait à porter des perles africaines.

La Fondation envisage d’acquérir un autre dessin d’Akhmatova par Modigliani que l’on avait cru perdu pendant des décennies. La poètesse l’avait en fait gardé, accroché dans sa chambre, pendant toute sa vie tumulteuse.

L’exposition de Modigliani au Musée Pouchkine à Moscou

par | 3 Mai 2007 | 0 commentaires

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