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La création du MUMA en 1961, l’année clef de la relation franco-russe

« Il n’y a pas une maison comme celle-ci au monde, ni même au Brésil, ni en Russie, ni aux Etats-Unis. Souvenez-vous, Havrais, que l’on dira que c’est ici que tout a commencé », André Malraux, discours d’inauguration du Musée-Maison de la Culture au Havre, le 24 juin 1961. Le Musée Malraux célèbre le 50e anniversaire de sa création en 2011.

Le projet de jumelage havrais avec une ville soviétique a été initié par deux hommes communistes: le maire du Havre, René Cance (élu en 1956) et son adjoint, André Duromea. Ils ont lutté ensemble contre l’occupant fasciste pendant la Seconde guerre mondiale. La Municipalité communiste s’est appuyée sur l’association France-URSS pour promouvoir les échanges avec la ville de Leningrad dans la population havraise, et attirer un plus large public. Jean Guistiniani, puissant Président de France-URSS devient président du comité havrais et l’un des membres fondateurs de la Maison de la Culture.

La Maison de la Culture au Havre

Muma_havre.jpgDès 1933, André Malraux, antifasciste convaincu
milite contre le nazisme, en prononçant un discours lors de la première réunion de l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires, présidé par André Gide et prend la défense de Dimitrov, accusé d’avoir incendié le Reichstag. De juin à septembre 1934, André Malraux passe en URSS. Il donne des entretiens à la Pravda, rencontre Staline, Gorki, Eisenstein, ainsi que Boris Pasternak. En août, il assiste au Congrès des écrivains et prononce un discours: L’art est une conquête. Avec Gide, ils organisent le Congrès international des écrivains pour la défense de la culture, au Palais de la Mutualité. En mars 1936, il fait un court séjour en URSS et y rencontre Gorki peu avant sa mort. En juillet 1958, il est chargé du rayonnement de la Culture française et de son expansion, et en juillet 1959, il devient ministre d’État chargé des Affaires culturelles. Renouant avec l’esprit du Front populaire, il fait de la culture une affaire administrée par l’État.

L’année 1961 connait un premier pic des échanges franco-russes en raison de l’exposition française à Moscou. Le ministre André Malraux inaugure le nouveau musée des Beaux-Arts, qui abritera également, jusqu’en 1967, la première Maison de la Culture de France.

Après avoir traversé une ville pavoisée et admiré le musée, le ministre de la culture déclarait : « La Maison de la Culture qui y est rattachée est certainement la première et je souhaite qu’elle soit également copiée à de multiples exemplaires dans notre pays….Il n’y a pas une maison comme celle-ci au monde, ni même au Brésil, ni en Russie, ni aux États-Unis. Sachez bien que l’on se dira que c’est ici, aujourd’hui, que tout a commencé ».

Le jumelage entre Leningrad et le Havre s’intensifie après la visite au Havre du cosmonaute soviétique Youri Gagarine en 1965 qui suscite un profond regain d’intérêt pour l’Union Soviétique. Ce jumelage a tenu plus de 25 ans et la Maison de la Culture y a contribué.

La chute de l’URSS en 1991 à descellé le jumelage entre les deux villes: la Russie ne fait plus fantasmer aujourd’hui comme l’URSS hier.

Au Havre, l’arrivée à l’hôtel de ville d’Antoine Rufenacht en 1995, après des décennies d’opposition se traduit par un développement des échanges économiques et des rapprochements internationaux. Annick Faury, Adjoint chargée des relations internationales, réagit et évoque la reprise du jumelage avec Saint-Pétersbourg, mais c’est déjà trop tard.

Entre temps, la ville de Saint-Pétersbourg a signé un nouveau jumelage avec Bordeaux, en 1992. Les graines de coopération semées en 1992 lors de l’officialisation des relations Bordeaux – Saint-Pétersbourg, ont patiemment porté leurs fruits jusqu’en 2010, l’année France – Russie. Ce jumelage fêtera ses 20 ans en 2012, et dont le potentiel de coopération ne cesse de s’enrichir et de se diversifier.

L’association « Maison de la culture du Havre »

L’association, existe toujours, fidèle à son histoire, et à ses militants qu’incarne la lignée de ses présidents (André Fatras, Max Pinchard, Raymond Charpiot, Albert Perrot, Yoland Simon, Claudine Lelièvre, Dominique Croizé), forte de ses adhérents et de son attachement à ses ambitions originelles et à une conception exigeante de l’art et de la culture. Le projet de démocratisation initial de Jean Vilar, directeur dès 1951 du Théâtre national populaire, de rendre le théâtre accessible au plus grand nombre est toujours le sien. De même que celui de Jeanne Laurent, sous-directrice des Spectacles et de la Musique, qui a imposé la prise en compte de la culture pour revitaliser le pays meurtri par la seconde guerre mondiale (et bien sûr particulièrement au Havre), en lançant la décentralisation théâtrale. En mai 1961, lors de l’assemblée constitutive de l’association , Reynold Arnould affirmait : « C’est d’abord une ambition, cette Maison de la Culture, et aussi une exigence ».

Au Havre, la scène nationale Le Volcan et le Musée Malraux célèbrent le 50e anniversaire de leur création.

Le 24 juin 1961, André Malraux, ministre de la Culture, inaugurait au Havre le premier musée reconstruit d’après-guerre, première institution à porter un projet novateur, celui d’un musée-maison de la Culture. Reposant sur l’idée d’un lieu dédié à l’art sous toutes ses formes, l’institution permettait au public de retrouver les collections constituées depuis plus d’un siècle, protégées pendant la guerre, tout en proposant une vie culturelle dense, faite d’expositions, mais aussi de projections de films, de conférences, de concerts, et de services tels qu’une artothèque ou une discothèque.

Havre_2012_musee.jpgSous le titre On n’est pas sérieux quand on a 50 ans, le Musée d’Art moderne André Malraux célèbrera son cinquantième anniversaire. Prenant cette occasion pour renouer avec l’esprit de flexibilité et de renouvellement permanent qui sous-tendait le projet de musée-maison de la Culture, le public sera invité à venir et revenir chaque semaine, pour découvrir une nouvelle exposition-dossier (12 sont programmées), assister à une conférence ou à un spectacle… Il s’agit de retrouver le goût et l’audace de l’expérimentation de ce nouveau musée que son premier directeur, Reynold Arnould pensait comme « l’agora de notre siècle, où se nouent et se renouent les dialogues nécessaires ».

Havre_Musee.jpgLe 50ème anniversaire du musée du Havre se veut comme un moment qui ne ressemblera à aucun autre : Une exposition «1961, un musée tourné vers l’avenir » Cette exposition, qui sera visible sur toute la période anniversaire, reviendra sur l’histoire du musée pendant la période 1952-1963. Seront évoqués le rôle du conservateur Reynold Arnould dans la définition du projet, le contexte de la création du nouveau Ministère des Affaires Culturelles, l’architecture et la muséographie extrêmement novatrices, ainsi que la sculpture monumentale d’Henri-Georges Adam, Le Signal, conçue en collaboration avec les architectes du musée. Une publication, ainsi qu’un colloque prévu le 19 novembre 2011 sur « Malraux, les arts et la politique culturelle».

Sur le principe de la paire, associant une oeuvre ancienne et une oeuvre contemporaine, l’accrochage-exposition proposera une relecture, un autre possible et invitera chacun à convoquer et enrichir son musée imaginaire.

Une exposition nouvelle par semaine : focus seront ainsi proposés à la curiosité du public, renouvelés chaque semaine (durée
moyenne de 15 jours).

– 1- Le cabinet de dessins : Dessins des XVIIe et XVIIIe siècles, du 15 au 7 novembre 2011
– 2- Du rôle de la Société des Amis des Arts. Autour de Charles Cordier, Les Nubiens (1848-1851), 15 au 31 octobre 2011
– 3- La jeunesse d’un musée : Premières acquisitions et dépôts d’Etat, du 2 au 14 novembre 2011
– 4- Jean-François Millet au Havre, portraits d’amateurs, du 9 au 21 novembre 2011
– 5- Gustave Doré, Episode du siège de Paris en 1870, du 16 au 28 novembre 2011
– 6- De l’art moderne au Havre : le Cercle de l’Art moderne, du 23 novembre au 12 décembre 2011
– 7- De l’art décoratif, Ruhlmann, Le Meuble à fards (1929), 30 novembre au 19 décembre 2011
– 8- De la sculpture, Bartholomé, Projet pour le monument aux morts du Père-Lachaise, du 14 décembre 2011 au 2 janvier 2012
– 9 Fernand Léger, Les deux femmes sur fond bleu (1952), du 21 décembre 2011 au 9 janvier 2012
– 10- Des artistes-conservateurs : Alphonse Saladin, du 4 au 16 janvier 2012
– 11 Nicolas de Staël, Paysage, Antibes (1955), du 11 au 29 janvier 2012
– 12 De l’amitié : Dubuffet et le poète Jacques Berne au Havre, du 18 au 29 janvier 2012.

La création du MUMA en 1961, l’année clef de la relation franco-russe

par | 25 Nov 2011 | 0 commentaires

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