La malachite est extraite dans les monts Oural, en Russie, depuis le début du VIIIe siècle. Un filon important de deux cent cinquante tonnes fut découvert en 1835 dans la mine Mednoroudiansky (‘minerai de cuivre’) appartenant à P. N. Demidov, non loin de Nijni-Taguil.
Cela permit de produire de gros objets en grande quantité et de décorer les intérieurs des immeubles (notamment, la salle de Malachite de la maison de P. N. Demidov, rue Bolchaïa Morskaïa, la salle de Malachite du palais d’Hiver, la cathédrale Saint-Isaac à Saint-Pétersbourg, le Grand Palais du Kremlin, à Moscou, etc.).
La première moitié du XIXe siècle fut baptisée «l’époque de malachite» de la taillerie russe. Pour fabriquer les articles en malachite, on recourait à la technique dite mosaïque russe : le tailleur débite la pierre en petites plaques de deux à quatre millimètres d’épaisseur, les sélectionne méticuleusement d’après le dessin, les égrise, les polit et les colle une à une sur la base métallique ou de pierre du futur objet, tout en mastiquant savamment les joints entre les plaques avec des grains de malachite.
Les articles en malachite sont souvent dotés de détails en bronze doré, ce qui leur confère une apparence particulièrement somptueuse.
Objet emblématique, une extraordinaire coupe en malachite de plus d’un mètre de diamètre, montée sur un trépied de bronze, (vers 1810), allie la lourde beauté de la pierre verte de l’Oural à l’élégante arabesque de griffonnes monopodes dorées qui frôlent le style Empire.
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