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La ville natale de Poutine n’a « plus confiance comme avant »

« On ne lui fait plus confiance comme avant« , dit Antonina Arefieva, 50 ans, qui votait dimanche à Saint-Pétersbourg, ville natale de Vladimir Poutine, à la présidentielle qui devrait néanmoins ramener au Kremlin l’homme fort du régime russe.

« Poutine est au pouvoir depuis très longtemps, il n’a plus de potentiel en tant que chef de l’Etat, on ne lui fait plus confiance comme avant« , explique à l’AFP Mme Arefieva, employée d’un des musées de l’ancienne capitale impériale russe.

Elle dit n’avoir pas voté pour M. Poutine, 59 ans, contrairement aux élections précédentes, mais pour le milliardaire Mikhaïl Prokhorov, un homme d’affaires de 13 ans de moins qui affirme incarner l’avenir du pays.

Sans que cela ne puisse remettre en doute son retour au Kremlin — les sondages nationaux lui accordent environ 60% d’intentions de vote — Vladimir Poutine a vu sa popularité fléchir jusque dans sa ville natale de Saint-Pétersbourg.

Aux scrutins présidentiels de 2000 et 2004, il y avait obtenu respectivement 62% et 75% de votes (contre 53 et 70% sur l’ensemble du pays).

Anton Krassovski, âgé de 30 ans, et sa femme Maria, viennent eux aussi de voter dans ce bureau de vote du nord de Saint-Pétersbourg pour Mikhaïl Prokhorov.

« C’est pas parce que on aime bien Prokhorov, mais parce que on en a assez de Poutine« , dit Anton Krassovski.

« Je n’ai pas voté pour Poutine parce que je n’ai pas envie de vivre sous un régime totalitaire, c’est une impasse et cela se voit déjà depuis très longtemps« , ajoute Maria.

Contraint de quitter le Kremlin en 2008 faute de pouvoir effectuer un troisième mandat consécutif, M. Poutine a dû laisser la présidence à son subordonné, Dmitri Medvedev, prenant pour sa part la tête du gouvernement.

Après avoir incarné un temps des espoirs de libéralisation et de modernisation du pays, ce dernier a annoncé en septembre renoncer à se représenter et se désister en faveur du retour de son mentor au Kremlin.

« Je n’ai rien contre Poutine, je l’aime bien plutôt, il est sympathique, il a un très bon sens de l’humour et aussi la réputation d’un homme fort à l’étranger, ce qui me plaît« , confie Mikhaïl Kartachov, un ingénieur âgé de 39 ans.

« Mais ce qui me gêne, c’est cette absence de véritable choix dans la présidentielle, l’impression qu’on joue un spectacle« , ajoute-t-il.

Le milliardaire Prokhorov est accusé par l’opposition plus radicale, non représentée au scrutin, de servir de faire-valoir à l’élection de l’ex-agent du KGB, tout comme le communiste Guennadi Ziouganov (second dans les sondages), le populiste Vladimir Jirinovski et le centriste Sergueï Mironov.

« J’ai voté pour Poutine malgré tout parce que je ne sais pas vraiment que faire, à mon avis c’est le moindre mal« , conclut Mikhaïl Kartachov.
Boris Kirillov, 70 ans, dit pour sa part avoir voté pour Vladimir Poutine sans guère d’arrières-pensées.

« Je ne veux pas de perturbations, pas de bouleversements, je veux la stabilité et Poutine me la donne. Bien ou mal, c’est une autre question, mais je préfère ça à l’incertitude« , dit M. Kirillov.

La ville natale de Poutine n’a « plus confiance comme avant »

par | 4 Mar 2012 | 0 commentaires

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