Le Congrès mondial tchétchène

Un haut représentant du gouvernement tchétchène et le leader indépendantiste Akhmed Zakaïev ont appelé à l’issue de discussions à Londres à la réunion du Congrès mondial tchétchène, une institution traditionnelle, pour instaurer une paix durable en Tchétchénie.

« En résultat de nos consultations à Londres, nous sommes unis pour appeler à la convocation du Congrès mondial tchéchène indépendant pour faire progresser ces discussions », a déclaré Doukhvakha Abdourakhmanov, président du Parlement tchétchène et représentant du gouvernement de Ramzan Kadyrov au cours d’une conférence de presse.

Les négociations de Londres succédaient à celles d’Oslo fin juillet, premier réel dialogue politique entre le pouvoir tchétchène et M. Zakaïev, Premier ministre autoproclamé du gouvernement tchétchène séparatiste, considéré comme un terroriste par Moscou.

« Le Congrès nous permettra d’élaborer une plate-forme politique sur toutes les questions cruciales qui se posent au peuple tchétchène aujourd’hui et dans le futur », à ajouté M. Zakaïev.

Estimant que la guerre en Tchétchénie « n’était pas terminée », M. Zakaïev a souligné que la solution à la poursuite des violences en Tchétchénie ne viendrait que d’un accord entre Tchétchènes et avec l’implication de la Russie.

La convocation du Congrès, dont le principe a été approuvé par le Kremlin et les autorités tchétchènes, pourrait se faire avant la fin de l’année, selon le représentant du gouvernement tchétchène.

Le Congrès, comparé à un conseil traditionnel des anciens, devrait être formé de quelque 150 représentants, issus du gouvernement tchétchène, de Moscou, des indépendantistes, de la diaspora, et éventuellement de militants islamistes.

Le Congrès s’est réuni pour la dernière fois à Copenhague en 2002.
Avec cet accord, les perspectives pour les relations tchétchéno-russes et le peuple tchétchène vont dans la bonne direction pour la première fois en 20 ans.
Nourdi Noukhajiev, commissaire aux droits de l’homme de la République tchétchène, a estimé que ce Congrès aurait « une importance considérable pour parvenir à une entente civile » entre Tchétchènes, dans un entretien mercredi à l’agence RIA Novosti.

Akhmed Zakaïev a par ailleurs déploré les meurtres de Zarema Sadoulaeva, qui dirigeait l’ONG russe « Sauvons la génération », et de son époux, Alik Djibralov, annoncés mardi, s’ajoutant à une série d’assassinats de défenseurs des droits de l’homme.

Il a toutefois affirmé « ne pas croire que Ramzan Kadyrov soit derrière les meurtres ».
Proche de l’ancien président séparatiste Aslan Maskhadov, tué le 8 mars 2005, M. Zakaïev vit en exil depuis 2002 à Londres qui lui a octroyé le statut de réfugié politique.

La Russie a été engagée dans deux guerres depuis 1994, qui ont fait plus de 100.000 morts, contre les séparatistes de cette république du Caucase toujours minée par les violences contre les civils.

Le Congrès mondial tchétchène

par | 27 Août 2009 | 0 commentaires

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