Accueil 9 Infos 9 Politique 9 Les manifestations pour dénoncer les résultats officiels des élections législatives russes

Les manifestations pour dénoncer les résultats officiels des élections législatives russes

En Russie

Avec 50.000 à 80.000 personnes à Moscou, il s’agit de la plus grande manifestation d’opposants depuis les années 1990. Et contrairement aux précédents rassemblements de ces derniers jours, « aucune interpellation » n’a eu lieu dans la capitale russe, a affirmé la police.

Le mouvement de contestation de la victoire du parti de Vladimir Poutine aux législatives du 4 décembre a aussi gagné la province russe, où des milliers de personnes ont manifesté dans une cinquantaine de villes.

A Rostov, la police empêche les habitants de manifester »Le peuple s’est réveillé. C’est un élément tout à fait nouveau. Le pouvoir ne s’attendait pas à ça. Le mouvement est lancé et personne ne sait comment il va évoluer« , a estimé Lev Ponomarev, l’un des dirigeants de Solidarnost qui a appelé à protester contre les fraudes ayant permis, selon l’opposition, la victoire aux élections du parti au pouvoir Russie unie.



Meeting à Toula
Les manifestations les plus importantes en province ont eu lieu à Saint-Pétersbourg et dans les grandes villes de Sibérie et de l’Oural : de 3.000 à 8.000 personnes ont ainsi manifesté à Novossibirsk (Sibérie), d’après les estimations divergentes de la police et des organisateurs, et près de 5.000 personnes à Tcheliabinsk (Oural), malgré une température de -20 degrés, a dit à l’AFP le représentant local du mouvement Solidarnost, Valeri Prikhodkine.

A Ekaterinbourg, principale ville de l’Oural, quelque 4.000 personnes ont manifesté et la police n’est pas intervenue bien que le rassemblement n’ait pas été autorisé, a précisé une militante de l’opposition, Larissa Bouzinovoi.

« C’est une situation tout à fait nouvelle. C’est beaucoup pour la province. Si les autorités n’arrivent pas à étouffer le mouvement d’ici à la fin de l’année, cela peut devenir très intéressant« , a commenté Alexeï Malachenko, du centre Carnegie.

Les manifestations ont rassemblé en grande majorité des jeunes, ont souligné les militants de province contactés par l’AFP. La mobilisation s’est faite essentiellement via les réseaux sociaux Facebook et Vkontake.

« Près de 80% des manifestants sont des jeunes. Ils sont très combatifs et, manifestement, ils n’ont pas peur d’être arrêtés par la police« , a déclaré à l’AFP l’un des animateurs de la manifestation organisée samedi à Kazan, la capitale du Tatarstan, Ramil Khaïroulline.

« Les gens se sentent humiliés. Ils ont le sentiment d’avoir été trompés« , a relevé un manifestant dans cette ville, Piotr Ivanov, un avocat.

De Blagovechensk, à 9.000 km à l’est de Moscou, sur la frontière chinoise, à Krasnodar, dans le sud-ouest de la Russie, les slogans étaient à peu près les mêmes : « Nous voulons des élections honnêtes« , « Assez de mensonges!« , « Poutine – voleur!« , « Poutine -démission!« , « Les falsificateurs en prison!« , « Nouvelles élections!« …

De nombreux manifestants portaient un masque sur le visage ou du scotch sur la bouche pour symboliser le vol de leurs voix aux législatives.

« Le nombre des manifestants n’est pas énorme pour des villes de plusieurs millions d’habitants, mais c’est beaucoup par rapport à d’habitude. Les gens ont pris goût aux manifestations de masse. C’est très inquiétant pour le pouvoir« , a estimé Evgueni Gountmakher, de l’Institut du développement contemporain.

« La classe dirigeante doit réfléchir : l’élection présidentielle est pour bientôt (en mars) et il n’y a plus aucune confiance envers les dirigeants. C’est une crise politique grave« , ajoute Alexeï Malachenko.

En France

Plus de 300 personnes se sont réunis aujourd’hui samedi à 14h près du Centre Beaubourg à Paris. Le but de cette manifestation était de dénoncer les fraudes massives qui se sont déroulées lors des élections législatives du 4 décembre en Russie, où, plus de 50.000 personnes ont manifesté pour les mêmes raisons ce même jour.

Les manifestants présents à Paris, des Russes vivant en France, des étudiants, d’anciens dissidents, et des Français d’origine russe, ont scandé les slogans «Poutine dégage!», «Poutine voleur!», «escrocs, voleurs, rendez-nous nos élections !», « Russie Unie, le parti des voyous et des voleurs! » ou «le mensonge, ça suffit!», etc.

Un certain malaise, sinon une inquiétude, s’est emparé d’une grande partie de la population russe, qui en manifestant contre ces fraudes aux élections, a montré qu’elle avait perdu toute confiance dans le pouvoir politique.

Les résultats des élections sont très disparates, à la fois en Russie, d’une région à l’autre, et aussi dans les autres pays, comme la France ou la Suisse, où « Russie Unie », le parti de Poutine, se retrouve seulement en troisième ou quatrième position…

Aux Etats-Unis

Environ 200 personnes, des Russes installés à New York pour la plupart, se sont rassemblées devant le consulat russe à Manhattan pour demander le départ de M. Poutine et de nouvelles élections.

« Poutine, la honte! » et « La Russie sans Poutine!« , ont-il scandé.

La manifestation de New York était modeste comparée aux rassemblements en Russie samedi, une mobilisation sans précédent suivie un peu partout dans le pays.

A New York, les manifestations de membres de la communauté russe dépassent rarement la dizaine de personnes. Selon les organisateurs, d’autres expatriés russes ont manifesté dans d’autres grandes villes hors de Russie, dont Londres, Hong Kong, Tokyo, et Vancouver.

Pavel Khodorkovski, le fils de l’ex-oligarque russe emprisonné Mikhaïl Khodorkovski, s’est joint au rassemblement à New York.

Les manifestations pour dénoncer les résultats officiels des élections législatives russes

par | 10 Déc 2011 | 0 commentaires

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans la même rubrique…

Poutine, le maître du jeu (Documentaire)

Poutine, le maître du jeu (Documentaire)

En France, alors que la campagne pour la présidentielle démarre, l’éventualité d’une ingérence russe est redoutée par beaucoup. La question est en réalité de savoir jusqu’où Poutine est prêt à aller pour se maintenir au pouvoir.