Accueil 9 Infos 9 Politique 9 Medvedev dénonce depuis le Kremlin la « stagnation » politique

Medvedev dénonce depuis le Kremlin la « stagnation » politique

Le président Dmitri Medvedev a dressé un bilan critique de la vie politique russe, reconnaissant que la « stagnation » s’était installée en Russie en raison de la domination du parti du pouvoir, tout en se félicitant des progrès réalisés selon lui depuis son arrivée au Kremlin.

« Ce n’est pas un secret, depuis un certain temps, des symptômes de stagnation ont commencé à apparaître dans la vie politique », a déclaré M. Medvedev dans une vidéo mise en ligne sur son blog.
« Cette stagnation est néfaste pour le parti au pouvoir comme pour les forces d’opposition », a-t-il souligné. « Si l’opposition n’a aucune chance de remporter une victoire (…), elle se dégrade et devient marginale », a-t-il relevé.

« Si le parti au pouvoir n’a aucune chance de perdre où que ce soit, il se fige et se dégrade aussi, comme tout organisme vivant qui resterait immobile », a-t-il ajouté, reprenant son thème favori de la modernisation du pays.

Le président a ensuite reçu mercredi les responsables des partis politiques représentés au Parlement, dont Russie unie, mouvement dirigé par le Premier ministre et homme fort du pays, Vladimir Poutine.
« Nous avons discuté de cela ensemble, puis je suis allé voir le président séparément pour comprendre ce qu’il avait voulu dire », a expliqué le président de la Douma et haut responsable de Russie unie, Boris Gryzlov.

« Cette situation ne concerne pas que le parti au pouvoir mais tous les partis au Parlement », s’est-il défendu, selon l’agence Itar-Tass, promettant que son parti sera désormais « plus efficace ».
Le patron du Parti communiste, Guénnadi Ziouganov s’est dit en accord avec M. Medvedev, jugeant que Russie unie « reproduisait ce qu’il y avait de pire avec le parti communiste de l’Union soviétique ».

L’analyste Alexeï Makarkine, du Centre des technologies politiques, estime que les déclarations du président russe sont un prélude à des réformes, peut-être dès la semaine prochaine, M. Medvedev devant prononcer son discours annuel à la Nation, une allocution attendue, en vue des législatives de 2011 et de la présidentielle de 2012.

« Je pense que Medvedev veut un certain changement, qu’il veut une modernisation prudente, contrôlable mais rien de radical », juge-t-il, tout en doutant de la capacité du chef de l’Etat d’imposer sa volonté à l’élite.

Russie unie a pris le contrôle du Parlement en 2003. Depuis, le Parti communiste est le seul mouvement d’opposition à disposer de députés. Le parti du pouvoir contrôle aussi l’ensemble des assemblées régionales.

Ce n’est pas la première fois que M. Medvedev dresse un bilan critique de la politique et de l’économie en Russie. En septembre 2009, il avait critiqué un pays « arriéré et corrompu » et à la « démocratie faible ».

Dans sa dernière vidéo, Dmitri Medvedev a cependant estimé que la Russie s’est démocratisée depuis son arrivée au Kremlin en 2008, lorsqu’il a succédé à son mentor M. Poutine.

« Les réformes doivent être réalisées par étape et de manière ferme », a-t-il dit, et « depuis deux ans nous nous rapprochons de ce but ».
« Le système politique, je l’espère, a été corrigé de manière assez significative. Il est devenu plus ouvert, plus souple », a assuré le président russe.

Mais pour M. Makarkine, ces récentes réformes n’ont renforcé que les partis représentés au Parlement: « Le vrai défi est d’intégrer l’opposition, qui n’est pas dans le système », souligne-t-il.

« Les conclusions du président sur la vie politique sont justes mais pas assez sévères. En réalité, les choses sont bien pires », a réagi l’opposant Vladimir Ryjkov.

Medvedev dénonce depuis le Kremlin la « stagnation » politique

par | 27 Nov 2010 | 0 commentaires

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans la même rubrique…

Poutine, le maître du jeu (Documentaire)

Poutine, le maître du jeu (Documentaire)

En France, alors que la campagne pour la présidentielle démarre, l’éventualité d’une ingérence russe est redoutée par beaucoup. La question est en réalité de savoir jusqu’où Poutine est prêt à aller pour se maintenir au pouvoir.