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Pour une Europe de l’Atlantique à l’Oural – Les relations franco-soviétiques (1956-1974)

La politique du général de Gaulle vis-à-vis de l’Union soviétique obéissait à trois axes majeurs : aspiration à l’indépendance et à la grandeur de la France, importance de la Russie et de sa place dans le monde, car la « Sainte Russie » éternelle était, aux yeux du Général, « Bien plus forte que toutes les théories et tous les régimes« .

Dès son arrivée au pouvoir, de Gaulle entreprend de rendre à la France son prestige et de la libérer de l’emprise étrangère, ce qui correspondait aux aspirations des dirigeants soviétiques visant à développer des relations égales et privilégiées avec les pays d’Europe occidentale, tout en jouant des divergences préexistantes entre la France et l’Allemagne, comme entre les Alliés au sein de l’Alliance atlantique.



Durant les deux mandats du Général, les relations entre les deux pays évoluent en fonction de leurs intérêts géopolitiques qui devaient tenir une place prépondérante dans la construction d’un monde futur non encore qualifié de  » multipolaire « . Mais aussi dans la construction européenne dont la Russie aurait dû être un élément indispensable et dont on mesure désormais à quel point l’absence nuit à une Europe aujourd’hui en déconstruction.

D’où la célèbre formule du général de Gaulle aussi incomprise que critiquée :  » de l’Atlantique à l’Oural « . Mû par l’intérêt supérieur de l’Etat, il put, en quelques années, redonner à son pays un statut de puissance mondiale, libérée de toute présence étrangère sur son territoire, indépendante dans ses actes au sein d’un monde occidental dominé sans partage par les Etats-Unis depuis la fi n de la Seconde Guerre mondiale.

Durant les onze années de pouvoir gaulliste, des contacts  » tout azimut  » se développent avec l’Union soviétique, coopération stratégique et active que les successeurs du Général – à commencer par Georges Pompidou – remirent en question. Peu à peu, en effet, disparut la grandeur gaullienne qui laissa place au pragmatisme traditionnel d’une France qui, croyant gagner au jeu de l’Europe, renonçait peu-à-peu à toute chance de trouver une place de choix entre les deux Grands.

Pour une Europe de l’Atlantique à l’Oural – Les relations franco-soviétiques (1956-1974)

par | 13 Oct 2017 | 0 commentaires

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