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Poutine se voit déjà au Kremlin

Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, se refuse toujours à dire s’il compte revenir au Kremlin en 2012, mais en invoquant lundi les quatre mandats du président américain Franklin D. Roosevelt, il a laissé de moins en moins de place au doute sur ses intentions.

Interrogé à Sotchi, au bord de la mer Noire, lors d’une rencontre avec des experts et journalistes étrangers, l’ex-agent du KGB de 57 ans s’est montré de moins en moins évasif.

« Il y a un président américain, Roosevelt, qui a été élu quatre fois d’affilée parce que la loi le permettait », a-t-il observé, dans une référence au dirigeant des Etats-Unis de 1933 à 1945, qui fit sortir son pays de la Grande Dépression et mourut peu avant la victoire contre l’Allemagne nazie.

M. Poutine répondait à un journaliste qui demandait si son éventuel retour au Kremlin constituerait un point positif pour la démocratie en Russie.

Elu en 2000 à la présidence russe, réélu quatre ans plus tard pour un deuxième et dernier mandat consécutif autorisé par la Constitution russe, Vladimir Poutine avait propulsé en 2008 à la tête de l’Etat Dmitri Medvedev, un jeune juriste de Saint-Pétersbourg qui lui devait toute sa carrière.

M. Poutine, en qui nombre d’experts continuent de voir le véritable homme fort du pays, s’est alors contenté du poste de Premier ministre.
Dans la pratique, il a continué à occuper largement la scène médiatique et politique, s’exprimant notamment volontiers sur les questions internationales.

Et les Russes ne s’y sont pas trompés, jugeant dans nombre de sondages que le pouvoir dans le pays n’était pas forcément au Kremlin.

Dès son départ du Kremlin pour cette gestion en « tandem » du pays, M. Poutine a été pressé de questions sur son éventuel retour à la présidence, que la Constitution russe autorise pour deux nouveaux mandats. Il n’en a jamais écarté la possibilité.

« Ni moi, ni le président Medvedev ne ferons quoi que ce soit qui contrevienne à la Constitution russe », a-t-il encore souligné.
« Nous avons parlé à plusieurs reprises de ce que nous ferons en 2011 ou au début 2012. Nous agirons en fonction de la situation dans le pays », a-t-il ajouté, ne laissant dans tous les cas guère d’espace pour une option politique alternative.

Dans un entretien au quotidien Kommersant fin août, Vladimir Poutine n’avait pas non plus dissimulé son intention de rester au pouvoir.
« Je n’ai guère le choix: soit rester sur la berge et regarder l’eau passer, regarder comment les choses s’effondrent et disparaissent, soit m’en mêler. Je préfère m’en mêler », avait-il déclaré, soulignant que la reconstruction d’un Etat stable après l’effondrement de l’Union soviétique allait prendre « des dizaines d’années ».

Dans un paysage médiatique largement sous influence des stratèges du pouvoir, certains organes de presse ont cependant décelé ces derniers mois des signes de rivalité politique entre Dmitri Medvedev et son mentor.

Mais nombre d’observateurs indépendants ne croient guère à une retraite de l’ex-agent secret. « D’une manière ou d’une autre, Poutine doit briguer la présidence, qu’il le veuille ou non, parce qu’il ne peut pas partir. Il doit rester au sommet pour contrôler la situation ».

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par | 9 Sep 2010 | 0 commentaires

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