Des journalistes et figures de l’opposition russe ont snobé vendredi une cérémonie de remise de prix par Vladimir Poutine à l’occasion de la journée de la presse russe, alors que le Premier ministre est confronté à un vaste mouvement de contestation, rapportent les médias.
Plusieurs personnalités de renom parmi lesquels l’éditeur Sergueï Parkhomenko et l’écrivain Boris Akounine, très en vue lors des deux grandes manifestations anti-Poutine en décembre dernier à Moscou, ont décliné l’invitation à cette cérémonie de remise de prix aux représentants des médias.
« Il me semblait étrange d’aller assister à une remise de prix à des journalistes par un homme qui a lui-même enterré la profession de journaliste dans notre pays« , a déclaré à l’AFP Boris Akounine, en référence à M. Poutine.
Vladimir Pozner, l’un des vétérans du journalisme en Russie, le rédacteur en chef du journal Novaïa Gazeta, Dmitri Mouratov, ainsi que le romancier et poète Dmitri Bykov, étaient également absents de la cérémonie, selon la radio Echo de Moscou.
M. Parkhomenko, l’un des lauréats de ce grand rendez-vous annuel de la presse, a indiqué à l’AFP qu’il se trouvait en ce moment à l’étranger.
Le porte-parole de M. Poutine, Dmitri Peskov, a estimé que les personnes qui avaient décliné l’invitation avaient perdu une bonne occasion de faire entendre leur voix.
Le Premier ministre a notamment remis un prix à Mikhaïl Beketov, journaliste engagé contre le chantier controversé d’une autoroute près de Moscou, mutilé après une sauvage agression en 2008.
M. Poutine a promis d’intervenir pour faire avancer l’enquête: « Je crois que nous pourrons accélérer (l’enquête). Je vais en parler avec Alexandre Bastrykine« , chef du comité d’enquête, principal organe chargé d’investigations criminelles, a déclaré M. Poutine.
Depuis la chute de l’URSS, nombre de journalistes ont été passés à tabac et tués en Russie, mais les commanditaires de ces crimes sont rarement arrêtés.
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