Un oeuf de Pâques en or, façon Fabergé, estimé entre 800.000 et un million d’euros, a été retrouvé près de la frontière franco-suisse aux mains de trois Biélorusses, quatre ans après son vol à Genève, a annoncé la police d’Annemasse (Haute-Savoie) lundi dans un communiqué.

L’oeuvre d’art est « ouvragée dans plus d’un kilo d’or et compte des centaines de pierres précieuses », selon le communiqué.

Mesurant environ 25 cm de haut sur 19 cm de large, l’oeuf avait été volé dans la nuit du 24 au 25 août 2009, lors du cambriolage de la société d’import-export koweïtienne Hauzen SA, basée à Genève, a indiqué une source proche de l’enquête, confirmant une information parue dans la presse suisse.

Il a été découvert jeudi au cours d’une opération de contrôles « de routine » sur plusieurs axes routiers de l’agglomération d’Annemasse. A 18H30, des policiers de la brigade anti criminalité ont repéré « le manège suspect d’un véhicule » de marque BMW, selon le communiqué.

Dans le premier véhicule, les policiers ont arrêté deux hommes de nationalité biélorusse, en possession de la pièce d’orfèvrerie.

Un troisième homme, également biélorusse, était arrêté peu après au volant d’une Jaguar.
Âgés de 24 à 38 ans, les trois hommes, dont l’un est originaire d’Azerbaïdjan, avaient déjà fait l’objet de poursuites en France ou en Suisse pour des vols par effraction ou des vols en réunion.

Lors de leur garde à vue, ils ont d’abord fait des déclarations « fantaisistes », expliquant avoir trouvé l’oeuf par terre, puis l’avoir acheté au marché aux puces, selon la même source.

Les policiers n’ont pas réussi à en savoir plus sur leurs intentions.

« C’est le silence complet. Ils ne sont pas bavards du tout. On avait l’impression d’avoir affaire à une équipe chargée de transporter et de négocier la vente de l’oeuvre d’art », a-t-on ajouté.

A l’issue de leur garde à vue, ils ont été déférés au parquet de Thonon-les-Bains, puis mis en examen pour « recel de vol » et « port d’armes » par un juge d’instruction. Ils ont été écroués samedi soir dans les maisons d’arrêt de Bonneville (Haute-Savoie), Aiton et Chambéry (Savoie).

Par ailleurs, des stocks de parfum de luxe ont été retrouvés au domicile de deux d’entre eux, qui résident à Ville-la-Grand, dans l’agglomération d’Annemasse. Le troisième homme mis en cause est domicilié en Suisse.

L’oeuf retrouvé jeudi n’est pas un authentique oeuf de Fabergé. Sa valeur atteint toutefois près d’un million d’euros.

Le joaillier Peter-Karl Fabergé a réalisé une cinquantaine d’oeufs pour la famille impériale russe, une tradition lancée en 1885 par le tsar Alexandre III qui avait offert à son épouse, la tsarine Maria Fedorovna un premier oeuf richement décoré de pierres précieuses pour Pâques, contenant chaque fois une surprise, un cadeau.