Une famille russe d’origine tchétchène, qui devait être conduite lundi depuis Brest vers un centre de rétention administrative (CRA) en Seine-et-Marne, a été prise en charge par un réseau de bénévoles, a-t-on appris auprès du porte-parole du collectif Casse-Papiers.
Une centaine de personnes, dont des parents d’élèves et des militants du collectif Casse-Papiers, ont manifesté dans le calme en fin d’après-midi devant l’école, où sont scolarisés deux des enfants russes à Brest, a constaté l’AFP.
Les manifestants, auxquels se sont joints la mère de famille et ses deux aînés menacés d’expulsion, ont exigé que les ressortissants russes ne soient pas expulsés et que la nouvelle majorité tienne ses engagements concernant la fin de l’internement des enfants en CRA.
Cette famille de cinq personnes, dont trois enfants de 8 ans, 7 ans et 1 an, qui devait être interpellée samedi ou dimanche, a été « retirée du circuit d’hébergement étatique », afin d’éviter « l’enfermement dans un centre de rétention », alors que François Hollande a promis de faire cesser les rétentions d’enfants, a expliqué à l’AFP Olivier Cuzon, de Casse-Papiers.
Les ressortissant russes sont hébergés dans la région de Brest par un réseau issu du collectif Casse-Papiers et des parents d’élèves de l’école Algésiras de Brest, où sont scolarisés les deux aînés.
La famille, dont les parents sont en situation irrégulière, aurait dû rejoindre le CRA du Mesnil-Amelot, en Seine-et-Marne, avant d’être conduite en Pologne, puis extradée en Tchétchénie (Russie), selon M. Cuzon, qui estime que « 90% des Tchétchènes sont renvoyés dans leur pays d’origine » depuis la Pologne.
« Le retour des parents », qui ont quitté la Tchétchénie « pour des raisons politiques », mettrait « leur vies en danger », selon M. Cuzon.
La période de réserve électorale étant achevée après le second tour des élections législatives, dimanche, la préfecture du Finistère devrait tenir un point de presse sur le sujet, mais aucune date n’est à ce jour fixée.
Le Défenseur des droits, Dominique Baudis, a indiqué au Journal du Dimanche qu’il entendait rappeler au ministre de l’Intérieur que les enfants d’immigrés clandestins ne devaient pas être placés dans des CRA.
Huit à dix cas ont été recensés depuis l’élection de M. Hollande, qui avait promis pendant sa campagne de faire cesser la rétention des enfants d’immigrés clandestins, pour laquelle la France a été condamnée par la Cour européenne des droits de l’Homme le 19 janvier.
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