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Une militante écologiste a annoncé son exil en Estonie

Une militante écologiste, connue en Russie pour son combat contre le passage d’une autoroute par une forêt près de Moscou, a annoncé son exil en Estonie, de peur de la répression et de voir ses deux enfants devenir la cible de « chantages ».

« J’ai déménagé car je ne veux pas mettre en danger mes proches », a déclaré Evguenia Tchirikova, 38 ans, de Tallinn où elle se trouve avec sa famille. « Aujourd’hui, la plupart de mes collègues sont soit morts, soit en prison, soit sous le coup de poursuites judiciaires », a-t-elle expliqué au téléphone.

Evguenia Tchirikova est notamment connue pour avoir mené le mouvement contre la construction par l’entreprise française Vinci d’un tronçon d’autoroute de 43 km à travers la forêt de Khimki, située dans la banlieue nord de la capitale russe.

La forte mobilisation d’une association de riverains, de groupes de l’opposition et d’écologistes avait poussé l’ex-président russe Dmitri Medvedev à geler le projet à l’été 2010.

En 2012, le prix Goldman pour l’environnement, l’équivalent d’un « prix Nobel de l’écologie », lui avait été décerné en raison de son rôle essentiel dans la mobilisation.

Plusieurs personnes militant contre le projet d’autoroute et journalistes couvrant les manifestations avaient été passés à tabac, et le rédacteur en chef d’un journal local, Mikhaïl Beketov, avait succombé à ses blessures après une agression.

« La Russie, c’est un Etat qui s’appuie sur ses ressources (naturelles) et les écologistes sont les principaux ennemis de ce régime oligarchique », avait estimé Evguenia Tchirikova dans une vidéo publiée dimanche sur le site estonien russophone Rus.err.ee.

Mère de deux enfants, elle avait ajouté craindre voir ses enfants être la cible de « chantages ».

La crise ukrainienne qui oppose la Russie à Kiev et aux Occidentaux a aussi motivé l’opposante à quitter son pays. « La guerre a atteint la société russe de la pire des façons possibles », déplore-t-elle.

Evguenia Tchirikova a obtenu un permis de séjour en Estonie et ne compte pas demander l’asile politique, a-t-elle indiqué.

Si elle a choisi ce pays, c’est notamment pour sa proximité avec la Russie, affirme celle qui dit être déterminée à continuer son combat, quitte à faire régulièrement des allers-retours entre Tallinn et Moscou.

« Les mouvements (civils) doivent se constituer sans dirigeants, qui pourraient être vulnérables » face aux autorités russes, a-t-elle estimé.

Depuis quelques mois, plusieurs opposants et militants russes ont fait le choix de quitter la Russie, où le pouvoir intensifie sa mainmise sur la société civile tandis que la cote de popularité du président Vladimir Poutine bat des records depuis l’annexion de la Crimée il y a un an.

Lundi, le journaliste d’opposition Boris Stomakhine, qui travaillait pour le journal Politique radicale et avait déjà été condamné en 2014 pour apologie d’idées extrémistes a vu sa peine alourdie à sept ans de prison.

Une série de perquisitions a également touché l’opposition, dont l’une a été menée jeudi par des policiers dans les locaux moscovites d’Open Russia (Russie Ouverte). Ils ont saisi les disques durs de ce mouvement fondé par l’ancien oligarque et opposant au Kremlin Mikhaïl Khodorkovski.

Une militante écologiste a annoncé son exil en Estonie

par | 22 Avr 2015 | 0 commentaires

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