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Vassili Djougachvili (Staline)

Vassili Djougachvili (Staline), né le 24 mars 1921 à Moscou et mort le 19 mars 1962 à Kazan en URSS, est un lieutenant-général de l’Armée de l’air soviétique, commandant des forces aériennes du district militaire de Moscou en 1948-1952. Il est le fils de Joseph Staline et de sa seconde femme, Nadejda Allilouïeva.

Choqué par le suicide de sa mère en 1932 (il n’avait que 11 ans), marqué par son enfance très particulière dans un foyer familial que gardaient les agents du NKVD, peu aimé par son père, Vassili est un adolescent dissolu et fugueur, travaillant mal à l’école puis s’adonnant vite à l’alcoolisme. Il a une sœur, Svetlana. Il fait son service militaire dans la 16e division aérienne, où il rencontre Galina Burdonskaia, sa future épouse. Ils se marient vite ; il est âgé de 19 ans.

Il s’élève dans les rangs de l’Armée de l’air soviétique où son père l’avait poussé à s’engager, bien que Vassili n’eût pas de réel intérêt pour intégrer les forces aériennes de l’Armée rouge. En tant qu’officier des forces aériennes soviétiques, il est, en 1941, inspecteur des Forces aériennes au Quartier général à Moscou. En décembre 1941, il est commandant puis promu lieutenant-général en 1942. Pendant la guerre, on dit qu’il fait 26 sorties aériennes et qu’il aurait abattu 2 appareils ennemis. Il est nommé général de division aérienne en 1946, puis général de corps d’armée aérien en 1947, enfin commandant des forces aériennes du district militaire de Moscou en 1948. Néanmoins, une partie de ses attributions lui est retirée à la suite d’un accident aérien survenu lors d’une parade aérienne le 27 juillet 1952, Vassili ordonnant que les avions prennent leur envol alors que le temps était très mauvais.

À la mort de son père, Vassili est arrêté le 28 avril 1953 par ordre de Lavrenti Beria. Le motif de son arrestation est qu’il aurait révélé, lors d’une soirée, des informations secrètes à un diplomate étranger sur les forces armées soviétiques. Il est accusé d’outrage aux dirigeants de l’URSS, de propagande antisoviétique et de trahison. L’instruction du dossier est confiée à un procureur particulièrement violent et sans scrupules, Lev Emelianovitch Vlodzimirski.

Comme du temps des Procès de Moscou et des Grandes Purges, il avoue tous les crimes qui lui sont imputés, même ceux qu’il n’a pas pu commettre. Toutefois, heureusement pour lui, Béria est lui-même arrêté à l’été 1953 avant d’être exécuté en décembre de la même année.

Vassili demande aux nouveaux dirigeants de l’URSS, Khrouchtchev et Malenkov, de le gracier. Mais il est considéré suspect en tant que fils de Staline, jugé lors d’un procès à huis clos et condamné à 8 années de travaux forcés. Il est incarcéré au Pénitencier spécial de Vladimir, sous le nom de Vassili Pavlovitch Vassiliev.

Il est libéré le 11 janvier 1960, par réduction de peine. Les autorités lui allouent une pension de retraite de 300 roubles par mois, un appartement à Moscou et l’autorisent à porter ses décorations ainsi que son uniforme de général. Il est de nouveau arrêté le 16 avril 1960, pour avoir tenu les propos discréditant le régime soviétique à l’ambassade de la RPC, et renvoyé purger le reste de sa peine à la prison de Lefortovo, dont il sort le 28 avril 1961. Il est assigné à résidence à Kazan où il habite au no 105 rue Gagarine.

Il meurt officiellement d’alcoolisme le 19 mars 1962 à l’âge de 41 ans ; ce point est cependant parfois débattu.

En 1999, il est partiellement réhabilité par le Collège militaire de la Cour suprême de Russie qui l’acquitte des accusations de propagande antisoviétique. Son corps, d’abord inhumé au cimetière Arskoïe de Kazan est transféré au cimetière moscovite de Troïekourovskoïe le 20 novembre 2002, il repose auprès de sa dernière épouse Maria Ignatievna Nusberg (1930-2002).

Vassili Djougachvili (Staline)

par | 16 Fév 2016 | 0 commentaires

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