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Visa refusé pour la directrice d’un centre de recherche français à Moscou

Le travail d’un centre de recherche en sciences sociales et humaines financé par la France à Moscou est paralysé par le refus des autorités russes d’accorder le visa demandé par sa nouvelle directrice, a-t-on appris vendredi.

Des dizaines de scientifiques russes représentant des universités de tout le pays ont adressé une lettre au ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, lui demandant d’intervenir pour permettre l’attribution de son visa à la nouvelle directrice du centre, Amandine Regamey, a révélé vendredi la radio Echo de Moscou.

« Ce centre est un maillon central dans la collaboration entre la France et la Russie dans le domaine des sciences humaines et sociales », ont plaidé les signataires, parmi lesquels le démographe Anatoli Vichnevski et le président de l’ONG Memorial Arseni Roguinski, selon le texte dont l’AFP a eu copie.

Le Centre franco-russe a notamment pour vocation de favoriser les travaux de chercheurs français en Russie, et de chercheurs russes en France.

Le ministère français des Affaires étrangères, confirmant ce refus des autorités russes d’accorder un « visa de travail » à Mme Regamey, a dit regretter cette décision.

« Ce Centre dans lequel collaborent des chercheurs russes et français sur des sujets très variés constitue un vecteur très précieux de notre coopération universitaire avec la Russie. Nous regrettons que cette décision des autorités russes conduise à un interim prolongé à sa tête », a déclaré vendredi soir un porte-parole adjoint du Quai d’Orsay à l’AFP.

Une autre lettre, signée par des dizaines de chercheurs français dont l’historien Marc Ferro et le sociologue Michel Wieviorka, avait été adressée en janvier au Quai d’Orsay après que la France eut essuyé un deuxième refus pour le visa de Mme Regamey.

Cette chercheuse, détachée de l’Université Paris I où elle est maître de conférences, a notamment travaillé sur la guerre de Tchétchénie et les violences en Russie.

« Nous sommes très inquiets de voir les autorités russes s’immiscer dans la politique scientifique d’un centre français », ont souligné les signataires de la lettre.

« Nous pensons qu’il est indispensable d’en défendre vigoureusement l’indépendance », ont-ils ajouté, précisant qu’Amandine Regamey avait été nommée en septembre par la France sur proposition de la communauté scientifique française.

Le Centre d’études franco-russe, créé en 2001 et entièrement financé par la France, est placé sous la double tutelle du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et du ministère français de Affaires étrangères.

Compte tenu de ce statut, le visa refusé à Mme Regamey est un « visa de service » tel qu’il est accordé à certains personnels des représentations diplomatiques.

Jointe par l’AFP, Mme Regamey a indiqué qu’aucune explication ne lui avait été donnée officiellement pour le refus de son visa.

Visa refusé pour la directrice d’un centre de recherche français à Moscou

par | 1 Fév 2013 | 0 commentaires

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