Le président géorgien Saakachvili a déclaré que la Russie cherchait à imposer son emprise sur la Géorgie, assurant en voir « des signes chaque jour », au cours d’une interview diffusée sur la chaîne américaine CNN.

Interrogé pour savoir si Moscou prenait des mesures pour exercer un contrôle sur Tbilissi avec lequel ses relations sont très tendues depuis la guerre d’août 2008, M. Saakachvili a répondu: « naturellement. Nous en voyons des signes chaque jour.

Mais, a-t-il aussitôt ajouté, « plus ils essaient et, moins c’est efficace parce qu’une fois qu’on est entrés dans le jeu démocratique, toutes les astuces totalitaires n’ont plus d’efficacité ».

« Et ils savent que le temps joue contre eux. C’est pour ça qu’ils sont pressés. Ils veulent nous avoir avant qu’on devienne une démocratie qui fonctionne à part entière », a poursuivi M. Saakachvili, précisant que ce dernier point serait bientôt acquis.

« Ce qu’ils détestent le plus, c’est une société ouverte avec des systèmes transparents efficaces et intègres », a ajouté le dirigeant pro-américain.

Interrogé sur ses rapports avec l’homme fort de Moscou, Vladimir Poutine, M. Saakachvili a rappelé que ce dernier avait jadis manifesté son intention de le « pendre par les couilles », assurant qu’il prenait cela « avec légèreté ».

Qualifiant le Premier ministre russe de « type à l’ancienne », il a également ajouté que pour M. Poutine, la Guerre froide n’était pas terminée.

« Il pense toujours que l’Ouest a trahi la Russie et que la Russie doit reconquérir sa sphère d’influence », a indiqué le président géorgien.
Quant au président russe Dmitri Medvedev, M. Saakachvili s’est montré sans complaisance à son égard: « il n’a dit que des choses désagréables à notre encontre mais je n’y prête pas vraiment attention parce que je sais qui dirige là bas à l’heure actuelle ».

La Russie et la Géorgie s’étaient affrontées en août 2008 dans une guerre éclair pour le contrôle de la province séparatiste géorgienne de l’Ossétie du Sud.

Moscou a reconnu dans la foulée l’indépendance de ce territoire, ainsi que de l’Abkhazie, une autre république séparatiste.