Jacques Chirac a conclu cette visite de travail par un petit déjeuner en tête à tête avec le président russe à la résidence ‘Botcharov Routcheï’ sur les bords de la mer Noire, qui a également servi vendredi de théâtre inédit à de longs entretiens entre les deux chefs d’Etat.
De nombreux dossiers ont été abordés vendredi après-midi: la nouvelle donne stratégique, la lutte contre le terrorisme, l’élargissement de l’Union européenne et le problème de Kaliningrad, l’évolution du G8 et de l’Otan, mais aussi les questions bilatérales, dont la coopération aéronautique et les relations économiques, encore balbutiantes. La France n’occupe que le 7e rang des investisseurs étrangers en Russie.
Jacques Chirac a également évoqué la situation en Tchétchénie, sujet de crispation entre Moscou et Paris après l’investiture de Vladimir Poutine (en mars 2000). La France a depuis lors amendé son discours, bien plus « compréhensif » à l’égard du Kremlin, au nom du pragmatisme diplomatique.
« A chacune de nos rencontres, le président Chirac pose des questions concernant la situation en Tchétchénie. Il exprime son opinion et sa vision de la situation, avance des solutions », a précisé Vladimir Poutine vendredi lors d’une conférence de presse commune avec son hôte, dans le parc arboré de « Botcharov Routcheï ». « Cet avis, cette analyse sont devenus pour nous un facteur important », a-t-il assuré.
Lors du dîner de travail, les deux chefs d’Etat ont évoqué la situation au Proche-Orient, l’Afghanistan, l’Iran et la lutte contre la prolifération, a précisé la porte-parole de Jacques Chirac, Catherine Colonna.
Sur la crise israélo-palestinienne, ils ont réaffirmé la nécessité d’une conférence internationale, « bien préparée », afin de relancer le dialogue politique en Israël et l’Autorité palestinienne. Concernant l’Afghanistan, « la priorité va toujours à la recherche d’une plus grande stabilité et d’une plus grande unité », a précisé Catherine Colonna.
Concernant l’élargissement de l’Union européenne, Jacques Chirac a jugé que la Russie et l’UE devaient « cheminer la main dans la main ». « Je pense que l’architecture du monde de demain, si nous voulons un monde pacifique et respectueux de la dignité de chacun (…) suppose qu’il y ait une Russie forte et une Europe forte. Parce qu’elles sont sur la même partie de notre planète, les deux ont vocation à avoir des liens très étroits », a-t-il estimé avec l’assentiment de Poutine.
A ce titre, le président français a fait un geste en faveur de Moscou en jugeant « inacceptable » le système de visas que l’UE compte imposer aux résidents de l’enclave russe de Kaliningrad dans la perspective de son élargissement. « La solution ne peut pas se faire en humiliant la Russie, elle doit respecter le droit des Etats, le droit des peuples, la dignité des Etats et des peuples », a-t-il souligné, indiquant qu’une « solution technique » alternative était possible.
Pour équilibrer la balance, Vladimir Poutine a confirmé officiellement la décision de la compagnie aérienne Aeroflot de faire appel à Airbus pour le renouvellement de sa flotte moyen courrier. Le contrat, qui n’est pas encore signé, porte sur 18 appareils (12 en achat, six en leasing).
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