Le théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg a surpris son public avec une nouvelle mise en scène de l’opéra classique « Boris Godounov », qui fait un parallèle entre l’impitoyable 16e siècle russe et la Russie de Vladimir Poutine, observe lundi la presse.

Dans la nouvelle mise en scène de cet opéra qui retrace l’ascension au pouvoir, après avoir fait assassiner l’héritier légitime, et la chute du tsar, les spectateurs ont pu voir notamment des policiers anti-émeute (OMON) du 21e siècle dispersant des manifestants afin de protéger le dirigeant.

La scène est aussi agrémentée d’une pancarte où il est écrit « Le peuple veut des changements ».

Il s’agit d’allusions claires au mouvement de contestation sans précédent auquel est confronté le président Vladimir Poutine, les manifestations d’opposition étant régulièrement dispersées par les forces de l’ordre.

La mise en scène du Britannique Graham Vick « frappe non seulement par son actualité mais aussi par son opportunité », écrit le quotidien Izvestia.

« Aucune des personnes participant actuellement aux manifestations ne s’attendait à voir les dernières tendances populaires sur Twitter sur les planches de cet opéra conservateur », relève le journal.
Cet opéra de Modest Moussorsky (1839-1881), basé sur une pièce d’Alexandre Pouchkine, raconte la rupture entre un dirigeant et son peuple. Il a été censuré à maintes reprises sous l’Empire russe, puis sous l’Union soviétique.

Et il est toujours rare de voir en Russie des opéras faisant des références politiques.

Le spectacle du théâtre Mariinski a été réalisé dans le cadre du festival musical « Des Nuits blanches » organisé depuis plusieurs années par le chef d’orchestre et directeur du théâtre, Valeri Guerguiev, un soutien de Vladimir Poutine.