Accueil 9 Culture 9 Cinéma 9 Les Films de Sergueï Eisenstein, réalisateur et théoricien soviétique

Les Films de Sergueï Eisenstein, réalisateur et théoricien soviétique

Eisenstein n’a vécu que cinquante ans et n’a laissé qu’une œuvre réduite: six films achevés, plus deux interrompus. Il est pourtant considéré, avec Charlie Chaplin, Jean Renoir et Orson Welles, comme l’un des plus grands cinéastes du siècle !

Tout au long de sa vie, Eisenstein n’a cessé de théoriser son art et d’analyser le processus de la création artistique, comparant la mise en scène cinématographique aux plus prestigieuses démarches des peintres, des sculpteurs, des romanciers et des musiciens.

Sergueï Mikhaïlovitch Eisenstein, réalisateur et théoricien soviétique (Riga, 1898 – Moscou, 1948)

C’est à RIGA, dans la capitale lettone de l’empire russe, que naît, le 23 janvier 1898, Sergueï Mikhaïlovitch Eisenstein, au sein d’une famille aisée. Le père, conseiller d’État, est architecte ingénieur d’origine juive allemande; la mère appartient à la grande bourgeoisie marchande de Saint-Pétersbourg.

Eisenstein n’a vécu que cinquante ans et n’a laissé qu’une œuvre réduite: six films achevés, plus deux interrompus. Il est pourtant considéré, avec Charlie Chaplin, Jean Renoir et Orson Welles, comme l’un des plus grands cinéastes du siècle, et deux de ses films, le Cuirassé Potemkine et Ivan le Terrible, sont toujours cités parmi les chefs-d’œuvre de l’histoire du cinéma.


La Grève

Il emploie pour la première fois les techniques du montage court et termine son récit par une scène de répression sanglante des manifestants par les troupes à cheval, montée en parallèle avec une scène de boucherie où l’on tue et dépèce des bœufs. Le Cuirassé PotemkineLe film est tourné de la fin juillet à novembre 1925; la première a lieu au théâtre Bolchoï de Moscou le 21 décembre 1925, et le film, distribué à partir du 19 janvier 1926 à Moscou et à Leningrad, rencontre un succès triomphal.


Octobre

C’est un film pour la commémoration du dixième anniversaire de la révolution de 1917. C’est une étape importante dans l’œuvre d’Eisenstein. La construction du film étant très complexe, Octobre rencontre un accueil plutôt froid du public. Avec Octobre (1927), Eisenstein abandonne le pathétique pour pousser jusqu’à leurs limites extrêmes ses expériences de «montage dialectique» et de «cinéma intellectuel».


Alexandre Nevski

Premier film sonore d’Eisenstein, Alexandre Nevski défriche la voie encore inexplorée du cinéma parlant et musical. Exploité à partir de décembre 1938, il valut à Eisenstein les plus hautes distinctions (ordre de Lénine et prix Staline), mais il cessera d’être distribué de septembre 1939 à juillet 1941, en application du pacte germano-soviétique; cependant, à partir de l’invasion allemande, il connaîtra une seconde et triomphale carrière.


Ivan le Terrible

Eisenstein entreprend alors en 1940 le scénario d’Ivan le Terrible, dont il tourne, d’avril 1943 à juin 1944, les deux parties à Alma-Ata, dans le Kazakhstan, où les studios soviétiques se sont repliés. la seconde partie du film, le Complot des boyards, fortement marquée par sa thématique paranoïaque du complot, présente un visage du tsar, transformé par l’exercice du pouvoir et dévoré par le machiavélisme. Cette parabole dénonçait clairement l’autocratie stalinienne, et la seconde partie d’Ivan le Terrible sera interdite jusqu’en 1958.


Le Cuirassé Potemkine

En 1925, à l’âge de vingt-sept ans, Eisenstein est chargé de la production d’un film pour commémorer le vingtième anniversaire de la Révolution de 1905. Dans Le Cuirassé Potemkine Eisenstein s’inspire des faits réels, mais il réécrit complètement l’histoire d’une révolte des matelots d’un navire de guerre en juin 1905 en mer Noire, près du port d’Odessa. Du point de vue technique et artistique, ce film novateur est un des films les plus importants du vingtième siècle. La plus célèbre séquence du film, celle du landau, est entréé dans l’histoire du cinéma mondial. Le Cuirassé Potemkine fut considéré en 1958 comme le meilleur film de tous les temps par un échantillon de 117 critiques internationaux lors de l’exposition universelle de Bruxelles!


La Ligne Générale

En 1929 Eisenstein termine La Ligne Générale. Le film doit montrer la situation désastreuse des paysans en Russie tsariste. Dans un Kolkhoze en plein développement une brave paysanne, Marfa, organise une coopérative laitière afin de pouvoir s’acheter du matériel pour labourer. Mais, elle va devoir éviter les tentatives de sabotage des koulaks. Eisenstein veut expérimenter l’influence émotionnelle des images : il choisit pour un des rôles principaux une vraie paysanne Marfa Lapkina. Après avoir regardé La Ligne Générale Staline propose de remplacer son titre par L’Ancien et le Nouveau. Peu de temps après la censure interdit le film pour ses fautes idéologiques.


Que viva Mexico

En août 1929 Eisenstein, Tissé et Grigori Aleksandrov partent à l’étranger pour apprendre la technique du cinéma sonore. Avec l’aide de l’écrivain millionnaire américain Upton Sinclair Eisenstein trouve la possibilité de financer son film mi-fiction mi-documentaire Que viva México ! mais le film reste inachevé car en 1932 menacé par Staline Eisenstein est contraint de rentrer à l’Union Soviétique.

Ce film devait montrer l’histoire du Mexique et de la dictature de Porfirio Diaz, jusqu’à la Révolution de 1910-1916. Le scénario initial d’Eisenstein comprenait un prologue, un épilogue et quatre épisodes : I- Fiesta; II-Sandunga; III- Maguey ; IV- Soldadera. Au cours de cette année de tournage (1931-1932), Eisenstein et Alexandrov avaient enregistré près de 70 000 mètres de pellicule. Mais Upton Sinclair, écrivain socialiste millionnaire, qui finança le projet du film, leur coupa les vivres et récupéra les bandes qu’il utilisa à ses propres fins. Eisenstein fut définitivement dépossédé de son travail et ne parla plus jamais de ce film.

30 ans après sa mort, les USA permirent enfin à l’URSS de reprendre possession des rushes – mais il manquait 15 000 m du métrage initial. Le film présenté ici est le résultat du montage de la version de 1979 sous la direction d’Alexandrov.

Les Films de Sergueï Eisenstein, réalisateur et théoricien soviétique

par | 1 Mai 2007 | 0 commentaires

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans la même rubrique…

« Chers Camarades » – un film de Andreï Konchalovsky

« Chers Camarades » – un film de Andreï Konchalovsky

Une ville de province dans le sud de l’URSS en 1962. Lioudmila est une fonctionnaire farouchement dévouée au Parti Communiste. Sa fille décide de participer à la grève d’une usine locale et les événements prennent une tournure tragique. Les autorités dissimulent la violence de la répression. Lioudmila se lance alors dans une quête éperdue à la recherche de sa fille disparue.

Le grand acteur Andreï Miagkov nous a quitté

Le grand acteur Andreï Miagkov nous a quitté

L’acteur russe Andreï Miagkov, légende du cinéma soviétique et héros du film symbole du Nouvel An dans le monde russophone, est mort à 82 ans, a annoncé jeudi son théâtre.

Rétrospective Kira Mouratova à la Cinémathèque Française

Rétrospective Kira Mouratova à la Cinémathèque Française

Kira Gueorguievna Mouratova est une réalisatrice, scénariste et actrice roumaine puis soviétique et enfin ukrainienne, née Korotkova le 5 novembre 1934 à Soroca en Bessarabie roumaine et morte le 6 juin 2018 à Odessa (Ukraine). C’est une personnalité remarquée du cinéma soviétique et du cinéma ukrainien.

5ème Festival du cinéma russe 2019 à Niort

Depuis 2015, le festival du cinéma russe s’est imposé comme un événement culturel important dans le paysage niortais. Pour sa cinquième édition, l’association éponyme a mis les petits plats de Bortsch dans les grands!

ZVIZDAL

ZVIZDAL

Entre cinéma poétique et théâtre documentaire, le collectif Berlin part à la rencontre d’un monde hors du monde à travers le portrait d’un couple vieillissant dans la zone interdite de Tchernobyl.