La France a appelé jeudi les autorités russes « à tenir pleinement compte des préoccupations » suscitées par le déroulement du procès de l’ex-magnat du pétrole Mikhaïl Khodorkovski, qui va faire appel de sa condamnation à 14 ans de prison.

« La procédure n’est pas terminée, puisque la défense a fait état de son intention de faire appel de cette condamnation », a déclaré à l’AFP la porte-parole adjointe du ministère des Affaires étrangères, Christine Fages.

« Nous appelons les autorités russes à tenir pleinement compte des préoccupations que le déroulement de ce procès a suscitées au regard de la nécessaire affirmation en Russie des valeurs qui font partie de notre patrimoine commun: primauté du droit, respect des droits et libertés fondamentaux », a-t-elle ajouté.

« Comme l’a souligné le président Dmitri Medvedev lui-même, la consolidation de l’Etat de droit est une condition nécessaire à la réussite du processus de modernisation de la Russie », a encore souligné la porte-parole.

Mikhaïl Khodorkovski, ancien patron du groupe pétrolier démantelé Ioukos et ex-homme le plus riche de Russie, et son principal associé, Platon Lebedev, ont été condamnés jeudi à Moscou à 14 ans de prison à l’issue de leur deuxième procès pour le vol de millions de tonnes de pétrole et le blanchiment de 23,5 milliards de dollars, accusations qu’ils ont vivement contestées.

Ils resteront en prison jusqu’en 2017, cette peine ayant été confondue avec la première.

La position française est très en retrait par rapport à la réaction de son voisin européen, l’Allemagne. La chancelière Angela Merkel s’est dite « déçue par le verdict » et a évoqué des « motivations politiques ».