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Quatre mille oeillets rouges sur la tombe de Staline au pied du Kremlin

Les communistes russes, près de deux décennies après la fin de l’URSS, commémoraient mardi l’anniversaire de Joseph Staline, alors même que le président Dmitri Medvedev a donné les premiers signes d’une volonté de lutter contre le culte persistant de l’ancien dictateur.
Un groupe de communistes a déposé plus de quatre mille oeillets rouges à la tombe de Staline à Moscou, au pied de la muraille du Kremlin, célébrant le 131e anniversaire du « petit père des peuples ».

Plus tard, 300 militants, principalement des retraités, se sont rassemblés près du monument à Karl Marx, non loin de là, entonnant des chants soviétiques sous les portraits de Staline.

Leurs camarades de Saint-Pétersbourg (nord-ouest) ont exigé le transfert de la dépouille de Staline, mort en 1953, dans le Mausolée de la Place rouge, où le dictateur se retrouverait à côté du fondateur embaumé de l’URSS, Vladimir Lénine.

Le corps de Staline avait été lui aussi placé dans le mausolée en 1953, mais ensuite transféré dans une niche dans la muraille du Kremlin en 1961, après l’arrivée au pouvoir de Nikita Khrouchtchev et le XXe Congrès du PC de l’URSS qui avait dénoncé en 1956 le culte de la personnalité.
Le chef du PC russe, Guennadi Ziouganov, a dénoncé l’intention prêtée au président Dmitri Medvedev de mener à bien, un demi-siècle après, une nouvelle « déstalinisation » du pays.

La stabilité de la Russie actuelle « se tient sur ce qui a été fait par Staline et le pouvoir soviétique », a lancé M. Ziouganov.

Le Conseil consultatif des droits de l’homme auprès du Kremlin prépare en effet un plan d’action qui doit rendre hommage aux millions de victimes des répressions staliniennes, a indiqué à l’AFP son chef Mikhaïl Fedotov.

Ce plan prévoit notamment une déclassification des archives soviétiques secrètes « pour empêcher de falsifier l’histoire et d’entretenir des mythes », a-t-il dit.

Le Conseil appellera Dmitri Medvedev à « donner une appréciation politique et juridique des crimes du totalitarisme » lors d’une rencontre avec le président russe le 14 janvier, selon M. Fedotov.

« A mon avis, le pouvoir réalise pleinement la nécessité » d’une telle mesure, a ajouté M. Fedotov.

La nostalgie d’un pays mené d’une main de fer est toujours présente en Russie, où le processus de réévaluation de l’histoire dans la conscience collective, entamé avec la chute du régime soviétique en 1991, s’est perdu dans l’instabilité politique et les difficultés économiques qui ont suivi, a expliqué l’analyste Alexeï Makarkine.

« L’Etat doit prendre une position nette sur Staline » qui reste vu à la fois comme un tyran et comme le héros de la victoire sur les nazis, a estimé l’expert, cité par le quotidien Nezavissimaïa Gazeta.

Fin novembre, la Douma russe avait voté, lors d’une séance extrêmement houleuse, un texte admettant que le massacre de milliers d’officiers polonais en 1940 à Katyn avait été ordonné par Staline, dont le règne fut marqué par l’exécution sommaire ou l’envoi aux goulags de millions de personnes.

Pendant des décennies, l’Union soviétique a accusé les Nazis d’avoir commis les assassinats de Katyn. Ce n’est qu’en avril 1990 que le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev a reconnu la responsabilité de son pays dans ces massacres.

En mai dernier, Dmitri Medvedev, qui a affiché l’intention de moderniser la Russie, avait dénoncé le régime « totalitaire » de l’URSS et les crimes « impardonnables » commis par Staline.

Quatre mille oeillets rouges sur la tombe de Staline au pied du Kremlin

par | 22 Déc 2010 | 1 commentaire

1 Commentaire

  1. Sosso74

    Quatre mille oeillets rouges sur la tombe de Staline au pied du Kremlin
    Je soutiens pleinement mes Camarades Russes pour la réhabilitation de la mémoire du Grand Camarade Staline.
    Je trouve consternant que la Russie rentre dans le jeu de nos pays occidentaux qui passent leurs temps à dénigrer la révolution et le système Soviétique qui a vu la Russie sortir du Moyen Âge et devenir une puissance moderne.

    Réponse

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