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Une tente haute de 100 mètres pour célébrer les 70 ans du président kazakh

Le Kazakhstan marque mardi les 70 ans du « Chef de la Nation », le président Noursoultan Nazarbaïev, un jour férié qui célèbre aussi les douze ans d’Astana, une gigantesque tente de 100 mètres abritant une plage, a été inaugurée pour l’occasion.

Entouré d’une demie-douzaine d’homologues, dont les présidents russe et turc Dmitri Medvedev et Abdullah Gül, le dirigeant kazakh, au pouvoir depuis l’époque soviétique, a célébré dès lundi soir son anniversaire lors de la cérémonie d’inauguration de « Khan Chatyr » ou « Tente du Chef ».

Cet édifice de 102 mètres de haut – 150 avec le mât au sommet – dessiné par l’architecte britannique Norman Foster est le dernier grand projet en date à ouvrir ses portes à Astana, petite bourgade des steppes transformée en capitale par M. Nazarbaïev il y a 12 ans et où il a fait construire depuis des dizaines d’immeubles aux formes les plus étonnantes.

Khan Chatyr, qui rappelle les iourtes des nomades kazakhs, abrite un centre commercial mais aussi un mini-golf et une zone tropicale avec une plage où les habitants pourront se réchauffer en hiver, lorsque les températures plongent jusqu’à -40°C.

« Le président a relevé que la construction de la nouvelle capitale, Astana, est devenu le méga-projet d’innovation le plus grandiose de l’espace post-soviétique », note sobrement le site de la présidence kazakhe, akorda.kz.

La cérémonie d’inauguration, dont les points d’orgue ont été un gigantesque feu d’artifice et un concert du chanteur d’opéra Andrea Bocelli, a été à l’image des louanges que M. Nazarbaïev aime recevoir : grandiloquente.

Son site internet publie ainsi en intégralité les télégrammes de chefs d’Etat et de dignitaires reçus pour l’anniversaire du président kazakh. « Les succès du Kazakhstan moderne dans les domaines de la construction de l’Etat, du développement social, du renforcement du rôle du pays sur la scène internationale sont liés de façon indissoluble à votre nom », relève ainsi Dmitri Medvedev.

Mais ces marques de respect ne sont rien en comparaison de la réforme constitutionnelle entrée en vigueur en juin faisant de M. Nazarbaïev le « Chef de la Nation », un titre qui lui accorde de larges pouvoirs et une immunité à perpétuité, même s’il quittait un jour la présidence.

Cette décision avait déclenché une levée de boucliers chez ses détracteurs, d’autant que le Kazakhstan préside cette année l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui s’assure notamment du respect des principes démocratiques chez ses membres.

M. Nazarbaïev dispose aussi d’un musée à sa gloire à Astana, a co-écrit l’hymne national, son parti monopolise tous les sièges du Parlement et des membres de sa famille contrôlent certains des actifs les plus en vue de ce pays regorgeant d’hydrocarbures.
Le journaliste d’opposition Sergueï Douvanov a dès lors choisi de célébrer avec ironie l’anniversaire de M. Nazarbaïev dans les colonnes du journal Respoublika, en appelant le président à sauver son âme.
« Soixante-dix ans, ce n’est qu’un chiffre, qui en lui même ne veut rien dire. Tous les jours, des milliers de gens passent par là. Mais qui peut se targuer d’être le premier président du Kazakhstan? Qui peut dire ‘J’ai construit une nouvelle capitale’? Qui peut se vanter d’avoir écrit l’hymne du pays et que tous les billets de banque kazakhs portent l’empreinte de sa main? », écrit-il.

« Soixante-dix ans c’est tout de même l’âge de la maturité, lorsqu’on peut comprendre que dans la chasse à la réalisation d’ambitions autoritaires, on peut perdre l’essentiel : la paix de l’âme », assène M. Douvanov.


Noursoultan Abishevich Nazarbaïev est président de la république du Kazakhstan depuis avril 1990.

Né le 6 juillet 1940 à Chemolgan (district de Kaskelen, oblast d’Almaty) dans une famille de paysans.

Commence sa vie professionnelle comme ouvrier du département de la construction du trust « Kazmetallurgstroï » à Temirtaou (région de Qaraganda), puis occupe divers postes dans un haut-fourneau de l’usine sidérurgique de Qaraganda, tout en entreprenant des études pour devenir ingénieur métallurgiste (diplôme obtenu en 1967).

Il entre en politique au Parti communiste en 1969 et, entre cette date et 1979, en gravit les échelons (local, comme chef du département des transports du comité de la ville de Temirtau, puis régional, comme deuxième secrétaire au comité régional de Qaraganda), il accède en 1979 aux fonctions de secrétaire du Comité central du parti communiste du K.

En 1984, il est président du Conseil des ministres de la république socialiste soviétique du K., en 1989, premier secrétaire du Comité central du parti communiste du K. (il le restera jusqu’en 1991). Il bénéficie d’une grande popularité et du soutien de Mikhaïl Gorbatchov.
En février 1990, il entre au Soviet suprême de la république socialiste soviétique du K., lequel se dote, le 24 avril 1990, d’une présidence à laquelle dès le 25 est porté N. Nazarbaïev (LQ).

Candidat unique à l’élection présidentielle (au suffrage universel) du 1er décembre 1990, il est élu président de la république du K. avec 98,97 % des voix. Le 29 avril de l’année suivante, il suscite un référendum populaire qui prolonge, avec 94,4 % des voix, son mandat jusqu’au 1er décembre 2000. Le 10 janvier 1999, de nouvelles élections présidentielles sont organisées qui, par 79,78 % des voix, reconduisent N. Nazarbaïev pour cinq ans à la tête du pays.

Il s’appuie sur le Parti de l’unité du peuple, PUP, qu’il préside.

Il soutiendra en 1992, une thèse à Moscou, devant l’Académie de gestion de Russie sur les « stratégies de l’emploi des ressources provenant de l’épargne comme condition de la formation et du développement des relations de marché » qui lui vaut le titre de docteur en sciences économiques.
Il est l’auteur de plusieurs ouvrages et de nombreux articles sur des sujets techniques, économiques et politiques et membre de nombreuses institutions savantes (du K., Russie, Biélorussie) et de l’Académie internationale d’ingénieurie.

Sa famille

En 1962 N. Nazarbaïev épouse Sara Alpysovna (née Kunakayeva, le 9 janvier 1941 à Kzyl-Zhar, région de Qaraganda, dans une famille d’employés) ; a suivi des études d’ingénieur économiste. Elle préside une organisation caritative internationale (« Bobek », Kiddy), consacrée à l’enfance, notamment celle qui souffre des séquelles des essais nucléaires soviétiques du polygone de tir de Semipalatinsk et du désastre écologique de la mer d’Aral.

N. Nazarbaïev a trois filles:

– Dariga (1963), l’aînée, historienne et docteur en politologie, parle l’anglais et l’italien, préside depuis mars 1901 la société de télévision « Khabar Agency » ainsi que « Kazakhstan’s Advertising », membre de la Commission de l’UNESCO du K. ,
– Dinara (1967), la seconde, études de théâtre,
– Aliya (1980), est pianiste , après des études en Suisse et Etat-Unis.

Une tente haute de 100 mètres pour célébrer les 70 ans du président kazakh

par | 6 Juil 2010 | 0 commentaires

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