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Volcans du Kamchatka inscrits sur la Liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO, en danger ?

Vous vous retrouvez au sommet d’un volcan et vous voyez des montagnes à l’infini, totalement préservées. Certains fondent en larmes devant un tel spectacle. Mais le 3 juin 2007, la Vallée des Geysers a brutalement sombré sous des tonnes de boue et de pierres.

C’est un paysage unique de fumerolles, d’eaux bouillonnantes et de fontaines naturelles jusqu’à 30 m de haut. Mais le 3 juin 2007, la Vallée des Geysers a brutalement sombré sous des tonnes de boue et de pierres.

Une série de reportages alarmistes ont alors annoncé la disparition de cette perle du Kamtchatka, la longue presqu’île de l’Extrême-Orient russe parée de volcans aux cîmes enneigées et grondant d’activité – le Klioutchevski culmine à 4.750 mètres.
Depuis, l’espoir est revenu chez les amoureux de la nature et les professionnels du tourisme qui se développe timidement dans cette région somptueuse mais reculée, longtemps interdite aux étrangers pour cause d’activités militaires.

Les scientifiques ont fini par se faire entendre et mis un terme au catastrophisme ambiant du début en soulignant qu’une partie seulement de cette merveille de la nature avait été touchée et que pour ce qui avait été englouti, l’espoir était permis
.
« Le niveau du lac qui s’est formé dans la vallée à la suite de la coulée de boue a déjà baissé de 10 m », relève le directeur de l’Institut de vulcanologie du Kamtchatka, Nikolaï Seliverstov.

L’éboulement a sans doute été provoqué par un mini-tremblement de terre dans cette région hautement sismique et volcanique. La vallée comptait alors 20 grands geysers et 200 sources d’eau chaude en pleine nature.

La nature se reconstitue d’elle-même. De nouvelles plateformes thermiques se sont ouvertes, de nouveaux geysers pourraient se former. Les geysers, c’est un phénomène éphémère par nature. Certains disparaissent, d’autres se forment.

Bien sûr beaucoup des geysers magnifiques sont détruits : des grands et des petits geysers sont sous l’eau. Mais c’est un processus géologique normal. Trois spécialistes de l’Institut de vulcanologie travaillent sur le site et devraient publier leurs premières conclusions à la fin juin.

Le vénérable institut est handicapé toutefois par le prix prohibitif de l’hélicoptère, seul moyen de transport possible dans une grande partie du Kamtchatka qui s’étend sur 1.000 km de long.
On atteints des tarifs inabordables, 10.000 roubles de l’heure (300 euros) par personne. L’activité d’observation des volcans a dû être divisée par cinq à cause de cela ces dernières années.

Plus généralement, l’institut peine à trouver ses marques depuis l’effondrement de l’URSS qui s’est accompagné de coupes sombres dans la recherche. « Cela n’intéresse plus les jeunes chercheurs. Comment voulez-vous nourrir une famille avec des salaires de 4.000 à 5.000 roubles (110 à 140 euros) ? « , note M. Seliverstov, un brin amer.

Pour l’heure, les touristes qui s’aventurent au Kamtchatka, une destination au long cours à neuf heures d’avion de Moscou et autant de décalage horaire, doivent faire leur deuil de la Vallée des Geysers, une des attractions phare de la presqu’île, qui est fermée aux curieux.

Bien sûr, c’était la meilleure carte de visite du Kamtchatka. Mais il y a bien d’autres endroits magnifiques, emblématiques de cette presqu’île. Le volcan Koriakski (3.456 m), les « baignoires » d’eau chaude en pleine nature, le paradis des ours bruns…de quoi garder la tête dans les nuages.

Le Kamtchatka, terre de feu et de glace, offre un spectacle fascinant de volcans en éruption, de geysers et de sources d’eaux chaude. Classé top secret du temps de l’URSS, il s’ouvre enfin timidement au monde.

L’an dernier, le Kamtchatka a accueilli 20.000 touristes russes et 14.000 étrangers, parmi lesquels 5.000 Japonais, 3.500 Américains et 770 Allemands.

Mais c’est si isolé. Il n’y a pas de vol direct depuis les Etats-Unis. Et la Russie n’est pas prête à assouplir les règles (visas, autorisations spéciales en zone frontalière) pour y accéder.

Au petit aéroport de Petropavlovsk-Kamtchatski, la capitale régionale, le vol en provenance de Moscou débarque quotidiennent son lot de touristes étrangers, une séquence inimaginable jusqu’à la chute de l’Union soviétique en 1991.

Les autorités rêvent de développer le tourisme et de fortifier une économie sinistrée par la faillite du système soviétique. Mais elles semblent aussi démunies, faute de connaissance de ces visiteurs venus de « l’autre monde ».

« Maintenant, nous avons un supermarché, les touristes peuvent faire tranquillement leurs courses. Il y a des casinos, des billards, des night-clubs » : le discours de Tamara Toutouchkina, chef de la direction du tourisme à l’administration régionale.

Grande presqu’île de l’Extrême-Orient russe, le Kamtchatka abrite une base de sous-marins nucléaires et nombre d’autres installations militaires, notamment pour les tests de missiles, aux avant-postes de la défense russe sur la côte Pacifique.

Dans le climat de méfiance de la Guerre froide, la région était purement et simplement interdite aux étrangers. Les citoyens soviétiques ne pouvaient quant à eux y accéder qu’avec une autorisation spéciale.

Européens, Japonais et Américains, attirés par une nature à couper le souffle, s’aventurent désormais de plus en plus dans cette presqu’île au bout du monde, même si le coût élevé du voyage – qui dépasse souvent les 3.000 dollars – en décourage plus d’un.

C’est le plus bel endroit du monde: il y a toujours un volcan en éruption. La dernière éruption du Moutnovski (2.323 m) remonte à mi-avril. Quand on entre dans le cratère par un canyon, on découvre des glaciers suspendus, des fumerolles, des marmites de boue.

Dans cette région qui émerge encore à peine de l’époque soviétique, les conditions restent spartiates. En raison du relief accidenté et de la très faible densité de population (moins d’un habitant au km2), les routes sont rares et l’hélicoptère souvent l’unique moyen de transport.

Les hôtels datent de la fin de l’URSS. Les touristes optent donc souvent pour des camps de base en pleine nature. On est loin des Etats-Unis où tout est organisé, baraques, kiosques, à côté d’une nature sauvage. Ici il faut être prêt à vivre dans des conditions un peu rudes.

En été, la pêche sportive en rivière, l’observation des ours – ou leur chasse pour les amateurs très fortunés – la randonnée autour des lacs et volcans sont reines. En hiver, le ski de randonnée et l’heliski prennent le relais sur les pentes enneigées des volcans.

« Vous vous retrouvez au sommet d’un volcan et vous voyez des montagnes à l’infini, totalement préservées. Certains fondent en larmes devant un tel spectacle. Aux Etats-Unis ou en Europe, l’homme est toujours si près », relève Martha Madsen, qui s’occupe d’écotourisme au Kamtchatka en liaison avec le Programme de l’Onu pour le développement (Pnud).

Volcans du Kamchatka inscrits sur la Liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO

C’est l’une des régions volcaniques les plus exceptionnelles du monde, avec une forte densité de volcans actifs et une grande variété de types et de caractéristiques volcaniques associés. Les six sites aujourd’hui inclus regroupent la plupart des caractéristiques volcaniques de la péninsule du Kamchatka. L’interaction du volcanisme avec les glaciers actifs forme un paysage dynamique d’une grande beauté. Le site abrite de très nombreuses espèces, dont la plus grande diversité connue de salmonidés, et des concentrations remarquables de loutres de mer, d’ours bruns et d’aigles marins de Stellar.

Le Comité a inscrit les volcans du Kamtchatka sur la base des critères naturels considérant qu’il s’agit d’une des régions volcaniques les plus remarquables du monde. Le site contient une forte densité de volcans actifs et une grande variété de types de volcans ainsi qu’une grande diversité de caractéristiques volcaniques associées. La situation péninsulaire entre une grande masse continentale et l’océan Pacifique lui ont donné ses caractéristiques uniques avec des concentrations importantes de faune sauvage.

– L’ajout proposé du PNK, en tant que sixième élément du site, renforce la couverture globale de toute la gamme des caractéristiques naturelles du Kamchatka. L’extension remplit clairement le critère en tant qu’exemple exceptionnel de processus géologiques et de caractéristiques topographiques.

– Le site agrandi correspond, sur le plan biologique, à six îles et sa situation géographique entre une grande masse continentale et l’océan Pacifique lui donne ses particularités. Les processus naturels sont en cours avec une activité volcanique et une colonisation permanente.

– Les phénomènes naturels éminemment remarquables ou de beauté exceptionnelle. Les Volcans du Kamchatka offrent un paysage à la beauté naturelle exceptionnelle, avec de grands volcans symétriques, des lacs, des rivières sauvages et un littoral spectaculaire. Le bien contient aussi des phénomènes naturels de très grande qualité avec des frayères à saumon et de grandes concentrations d’espèces sauvages (les colonies d’oiseaux de mer) le long du littoral de la mer de Béring.

– Les Volcans du Kamchatka contiennent une gamme particulièrement diverse de flore paléarctique (y compris plusieurs espèces menacées au plan national et au moins 16 espèces endémiques), des espèces d’oiseaux dont l’aigle de Steller (50 pour cent de la population mondiale), le pygargue à queue blanche, le faucon gerfaut et le faucon pèlerin, attirés par les saumons qui viennent frayer dans la région. Les rivières qui se trouvent à l’intérieur et à proximité du site contiennent la plus grande diversité connue au monde de salmonidés. Les 11 espèces de saumons du Pacifique coexistent dans plusieurs rivières du Kamchatka.

Volcans du Kamchatka inscrits sur la Liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO, en danger ?

par | 5 Juil 2007 | 0 commentaires

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