La Russie a commencé jeudi à mettre des sites internet sur liste noire après l’adoption cette année d’une loi controversée visant à bloquer certains sites et dénoncée par des observateurs comme une tentative de censurer la Toile.
Six sites contenant de la pornographie infantile ont déjà été inclus dans le registre fédéral qui réglemente l’activité des sites internet contenant des informations interdites par la loi, indique l’agence russe de surveillance des médias Roskomnadzor dans un communiqué.
Un site, zapret-info.gov.ru, publie la liste des sites interdits.
Approuvée à la mi-juillet par les deux chambres du Parlement russe, cette loi a officiellement pour objectif de protéger les mineurs contre des informations « dangereuses » et vise des sites diffusant de la pornographie à caractère pédophile, faisant la promotion de la consommation de drogue ou donnant des conseils pour se suicider.
Elle permet aussi de bloquer des sites jugés « extrémistes » par la justice russe.
Certains craignent que cela ne permette de bloquer des sites de l’opposition, alors que l’Internet est pour l’instant le seul espace de véritable débat politique en Russie.
« Malgré les nombreuses critiques exprimées contre cette loi, force est de constater l’absence de toute volonté politique de clarifier ces dispositions contradictoires et d’en éliminer les aspects liberticides », a déploré Reporters sans frontières dans un communiqué.
Pour protester contre ce texte, le site russe de Wikipedia avait interrompu pour 24 heures son fonctionnement, et le moteur de recherches Yandex.ru avait affiché sur sa page d’accueil son slogan « Tout sera trouvé » avec le mot « tout » barré d’une croix rouge. La loi avait ensuite été adoucie.
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